Dans « exercice en groupe », il y a « en groupe ». Et qui dit groupe, dit parfois attentes et besoins différents. Si vous ne les tirez pas au clair très tôt dans le projet, vous risquez de le regretter ensuite. Nous savons de quoi nous parlons, des litiges entre associés, nous en voyons passer. Alors nous vous avons concocté ce test, à base de 3 questions simples. Il vous aidera à confirmer vos premières intuitions… ou à les remettre en question.
Si c’est votre seul objectif, et que les frais à partager s’annoncent plutôt « légers » (ex : petit matériel, électricité, quelques heures de ménage…), un simple « Contrat d’exercice à frais communs » peut suffire. Il vous permettra de créer une sorte de pot commun et de vous répartir les charges de façon assez informelle.
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Si vous prévoyez des investissements plus lourds (ex : partager 3 postes de secrétaire, acheter du matériel de chirurgie dentaire…), il faudra sans doute aller plus loin que ça, pour poser les choses plus clairement. Plus les enjeux financiers sont lourds, plus il est sage de créer une société, avec une personne morale et un compte bancaire adaptés. SCM, SCP, SELARL… On vous explique les principales formes juridiques.
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Au passage, méfiez-vous de l’idée selon laquelle MSP = économies. C’est loin d’être automatique. Tout dépend du projet, de sa taille, des aides proposées par les collectivités locales, du profil de la région…
Dans ce cas, choisissez bien vos associés. Si vous n’avez pas les mêmes objectifs ou si vos personnalités ne collent pas, vous risquez d’être vite frustré. L’erreur à ne pas commettre, c’est de se précipiter : on vous propose de rejoindre un cabinet, vous trouvez l’offre alléchante, vous craignez qu’elle vous passe sous le nez, vous zappez l’étape « investigation » et quelques mois plus tard, regrets.
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Prenez le temps de connaître vos futurs associés, de leur poser des questions, d’échanger sur votre fonctionnement, etc. Vous vous rendrez service mutuellement.
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Si vous envisagez une MSP, sachez que l’échange et la coordination y sont importants. C’est même l’une des raisons d’être de ce type de structure.
Vous avez raison : s’associer est un bon moyen de développer votre patientèle, surtout si vous débutez.
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Au sein d’une structure pluriprofessionnelle, vous pourrez vous faire connaître plus facilement et bénéficier naturellement de la patientèle de vos confrères, a fortiori dans les MSP qui sont situées en zones sous-médicalisées.
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Et si des confrères de votre spécialité vous proposent une association, c’est sans doute parce que les agendas sont bien remplis : les perspectives de croissance de la patientèle seront plutôt bonnes, a priori.
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Une telle association permettra également :
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     - de garantir à vos patients la continuité des soins ;
     - de conserver un équilibre entre votre vie privée et votre vie professionnelle.
Vous ne seriez pas radiologue, biologiste ou chirurgien-dentiste, par hasard ? Mutualiser l’achat de vos équipements lourds tombe sous le sens, en effet. La forme juridique souvent utilisée pour cela est la SELARL. Le regroupement des laboratoires en SPFPL est aussi une tendance actuelle.
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NB : si ces acronymes vous perturbent, lisez notre Guide des formes juridiques.
Alors vous, vous avez l’air prêt à créer ou rejoindre une MSP. Les maisons de santé pluriprofessionnelles sont souvent de vraies aventures humaines et sociales… avec tous les efforts et l’énergie que ça implique, bien sûr.
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Monter le projet peut prendre plusieurs années, avec de nombreuses contraintes et un cahier des charges à la clé. Et pour que la structure marche, il faut que tous les associés soient motivés et convaincus par le projet de santé. Mention spéciale au coordinateur ou à la coordinatrice de la MSP, qui assure l’administratif, la compta, la coordination entre associés et la communication de la MSP.
Un conseil : posez-vous sérieusement la question à partir de maintenant. Relisez les autres réponses et voyez quelle(s) motivation(s) vous parle(nt) le plus. C’est un exercice important, notamment pour ne pas vous engager à la légère. Du choix de vos associés aux clauses de votre contrat, beaucoup d’éléments peuvent en découler…
Laissez-nous deviner : vous avez tellement bien assuré vos remplacements qu’on vous a proposé de rejoindre le cabinet ? Si vous hésitez à vous lancer, rassurez-vous, il y a une troisième voie entre le remplacement et l’association. C’est le « contrat de collaboration ». En échange d’une rétrocession, il vous permet de bénéficier du local, du matériel et de la patientèle de votre confrère ou de votre consœur de même spécialité. Et sa durée peut être déterminée. Un bon moyen de prendre la température avant d’aller plus loin.
Si vous avez du mal à vous projeter, par exemple parce que votre conjoint pourrait être muté, mieux vaut peut-être attendre d’y voir plus clair avant de vous lancer, quitte à décliner une offre très tentante. Quoi qu’il en soit, si vous êtes du genre à bouger souvent, soyez vigilant quant aux conditions de sortie et n’hésitez pas à consulter un avocat pour rédiger les statuts. Ce serait dommage de vous retrouver coincé pendant 7 ans par une clause trop contraignante…
Si votre truc, c’est le long terme, prenez quand même en compte le fait que votre situation peut changer au fil du temps. Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera peut-être plus demain, alors essayez d’envisager un maximum de cas possibles au moment de monter ou de rejoindre la structure. Exemple : jusqu’où souhaitez-vous aller dans le partage ? Juste les frais ? La clientèle ? Les bénéfices ? Si vos associés subissent des pertes, êtes-vous prêt à les supporter ? Quel niveau d’indépendance garder ?, etc.
Si vous êtes très indépendant, exercer en groupe n’est peut-être pas la formule idéale. Quitte à ne partager qu’un local, mieux vaut peut-être opter pour l’exercice individuel ?
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En parlant de local : prenez le temps de bien le choisir. Vous allez y passer une bonne partie de vos journées. Dix heures, en moyenne. Alors écoutez-vous et vérifiez que le lieu vous corresponde un minimum. Une pièce trop sombre, par exemple, peut avoir un gros impact sur votre moral au travail.
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À ce sujet : lisez notre article sur le choix d’un local.
Sachez tout d’abord que la revente de patientèle est de plus en plus rare. Et que la valeur de ce capital varie selon l’attractivité de votre emplacement. Un cabinet en bord de mer sera par exemple plus demandé qu’un cabinet de campagne reculé…
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Si vous décidez de vous associer, gardez en tête que vous ne revendrez pas votre patientèle en tant que telle (elle appartiendra à votre société commune). Ce que vous pourrez revendre, ce sont vos parts sociales, qui ne sont pas calculées uniquement sur la base de votre patientèle.
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> Accédez au mini-guide sur les formes juridiques adaptées à la mise en commun de la patientèle.
En effet. Acheter votre local professionnel est un bon moyen de vous construire un capital, plutôt que de verser des loyers à fonds perdus. Autres avantages (liste non exhaustive) : vous ne risquez pas de perdre le cabinet si le propriétaire décide de vendre ; et contrairement aux loyers, les échéances de crédit n’augmentent pas au fil du temps.
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L’achat peut donc être intéressant, surtout en milieu de carrière si vous êtes médecin généraliste (pression fiscale forte + disponible financier confortable).
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Sous quelle forme juridique, tout ça ? Le mieux est de monter une SCI (société civile immobilière), en solo ou avec vos associés. C’est souple, facile à utiliser et adapté aux besoins de chacun.
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À ce sujet : lisez notre point sur Ce qu’il faut savoir avant d’acheter.
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