Analyse financière hebdo - BCE : pas de pénalité sur les marchés

La BCE laisse suggérer la fin du resserrement monétaire

La Banque Centrale Européenne a remonté ses taux de 25 bp, marquant ainsi la dixième hausse consécutive, portant le taux directeur à 4,0% (le niveau le plus haut depuis 2008).

Malgré le ralentissement de l’économie, la BCE montre sa détermination à lutter contre les pressions inflationnistes mais le langage utilisé lors de la réunion envoie un message clair selon lequel il s’agit de la fin du resserrement monétaire.

Les nouvelles projections d’inflation montrent une inflation de 3,2% en 2024, supérieures aux dernières prévisions de 3,0% et des prévisions en baisse pour les années suivantes. La BCE souligne que la révision à la hausse est principalement due à l’augmentation des prix de l’énergie mais que les prévisions de l’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) ont été revues à la baisse.
Bien que la hausse des taux n’était pas complétement anticipée par les investisseurs, les marché actions ont réagi à la hausse, notamment parce que le Conseil des gouverneurs considère que les taux directeurs ont atteint des niveaux qui, maintenus pendant une période suffisamment longue, permettront le retour de l’inflation à l’objectif cible de 2,0%.

Les marchés obligataires ont anticipé une baisse plus rapide que prévu en 2024 le jour de la décision avant de repartir à la hausse.

Le taux à 10 ans en France est à nouveau sur des niveaux de 3,23%.

Par ailleurs, les objectifs de croissance pour les années 2024 et 2025 ont été revu à la baisse par les membres du Conseil de 0,2% et 0,5% respectivement, ce qui pourrait amener la BCE à diminuer les taux directeurs plus tôt que prévu si la croissance est trop décevante.

La Fed va donner le ton à son tour

L’inflation américaine est ressortie légèrement au-dessus du consensus pour le mois d’août, après deux publications meilleures qu’attendues. A l’instar de la zone euro, la hausse des prix de l’énergie fait grimper l’inflation totale à 3,7% (vs 3,2% en juillet), cependant, l’inflation de base atteint un plus bas depuis 2021 à 4,3% (vs 4,7% en juillet). Les prix des services hors logement, la composante la moins flexible ont maintenu leur hausse et sont toujours deux fois supérieurs à la cible de la Fed (4,1%).

Toutefois, ces données ne devraient pas influencer la décision de la Fed de mettre en pause la politique de resserrement monétaire (dans la fourchette des 5,25% - 5,50%) mais accentuent la conviction que l’inflation prendra du temps à revenir vers la cible des 2,0%.

Le retour en force des introductions en bourse ?

La société britannique spécialisée dans le développement de processeurs d’architecture, ARM Holdings, a connu un énorme succès lors de son introduction en bourse sur le Nasdaq. SoftBank, la maison mère, a vendu seulement 9% de sa participation, entraînant une sursouscription et une absence de sensibilité au prix par les investisseurs.

L’action a grimpé de près de 25% le jour de sa cotation.  La réussite de cette introduction pourrait favoriser la réouverture plus globale des introductions en bourse.

Le CAC 40 remonte !

Le CAC 40 avance de 1,91% sur la semaine et affiche une performance de +13,98% depuis le début de l’année. Les valeurs liées aux secteurs financiers et automobiles ont surperformé cette semaine avec Axa (+6,08%), Crédit Agricole (+6,08%), Renault (+6,0%) suivies par Stellantis et BNP Paribas à plus de 5,0%. A l’inverse, les valeurs les plus pénalisées sont Dassault Systèmes (-3,05%), Airbus (-3,04%) et Legrand (-2,62%).

Marchés des changes et des taux

L'euro au plus bas depuis 3 mois à 1,066 EUR/USD et le rendement de l'État français 10 ans est en hausse à 3,23%.

Achevé de rédiger le 19/09/2023.