Analyse financière hebdo : L’inflation, tête de turc des marchés !

La dette américaine inquiète

Aux Etats-Unis, les chiffres d’inflation restent au cœur des préoccupations, étant déterminants de la politique monétaire qu’adopte la Fed. Les publications pour le mois d’avril sont ressorties en ligne avec les attentes à 4,9% sur un an (+5,0% attendu et +5,0% en mars), soutenues par la baisse des prix de l’énergie. L’inflation sous-jacente connaît également un ralentissement modeste à +5,5%. La prudence persiste pour la banque centrale américaine car le taux d’inflation est encore loin de l’objectif des 2%. Selon le conseil des gouverneurs de la Fed, la politique monétaire est désormais restrictive mais il n’est pas impossible de devoir recourir à de nouvelles augmentations de taux, dans un contexte où le marché du travail reste tendu. En parallèle, les discussions relatives à la négociation du plafond de la dette américaine continuent. Un accord entre J. Biden et les représentants démocrates et républicains devra être trouvé avant début juin, sinon les Etats-Unis seront incapables de rembourser leurs dettes et feront défaut. Un relèvement temporaire du plafond n’est pas à exclure pour permettre de gagner du temps. La conséquence de ces tensions politiques entre les deux parties engendre la forte hausse du coût de la couverture sur les obligations américaines qui progresse de plus de 300% sur un an. Enfin, la confiance des ménages américains baisse plus que prévu de 63,5 à 57,7 points début mai, ce qui est inquiétant pour la croissance américaine qui est surtout tirée par la consommation. 

La Banque d’Angleterre est plus optimiste

De l’autre côté de l’Atlantique, la BoE (Bank of England) a suivi le pas de la BCE et de la Fed en montant son taux directeur de 25 points de base, pour s’établir à 4,5%, toujours dans le but de ramener l’inflation à un niveau plus faible. Pour rappel, l’inflation au Royaume-Uni reste sur un niveau très élevé (+10,1% en mars). Les perspectives de croissance ont été révisées à la hausse par la BoE (croissance de 0,3% et 0,8% en 2023-2024), soutenues par la baisse du prix de l’énergie et du soutien budgétaire de l’Etat, améliorant le pouvoir d’achat des ménages. Toutefois, la situation économique reste mitigée, limitant la capacité des banquiers centraux à restreindre davantage la politique monétaire. 

La Turquie indécise

Aux confins de l’Asie et de l’Europe, le premier tour de l’élection présidentielle en Turquie a eu lieu ce dimanche. Le président sortant Erdoğan et son principal adversaire Kiliçdaroglu (qui représente une coalition de six partis d’opposition) s’affronteront lors du second tour le 28 mai prochain. Selon les résultats du premier tour, Erdoğan, au pouvoir depuis plus de 20 ans, se situe juste sous la barre des 50% de suffrages ce qui n’est pas suffisant pour être élu dès le premier tour. Cette élection est cruciale pour l’orientation politique et économique de la Turquie, notamment dans ses relations avec la Russie, le Moyen Orient et l’Occident.
 

Légère baisse du CAC 40

Le CAC 40 perd -0,24% sur la semaine et affiche une performance de +14,54% depuis le début de l’année. Eurofins (-7,69%), Axa (-6,64%) et Kering (-2,85%) enregistrent les plus fortes baisses de la semaine tandis que Crédit Agricole (+5,93%), Alstom (+5,61%) et Carrefour (+2,72%) sont en hausse. 

Marchés des changes et des taux

L'euro est stable face au dollar à 1,09 EUR/USD et le rendement de l’Etat français 10 ans est en légère baisse à 2,86%.

Achevé de rédiger le 15/05/2023