Les patients hospitalisés en court séjour, et plus encore en soins de suite et de réadaptation, peuvent être autorisés à sortir temporairement de l’établissement, par exemple pendant les week-ends. Ces sorties, qui sont évidemment bénéfiques pour le patient, peuvent parfois être source de responsabilité pour le professionnel de santé qui les a autorisées.
Nous n’évoquons ici que les patients hospitalisés hors psychiatrie, ce qui élimine un certain nombre de risques liés à la sortie temporaire.
Toutefois, le patient qui sort de l’établissement échappe de facto à la surveillance médicale et paramédicale à laquelle il est habituellement soumis. Des complications peuvent se produire, complications face auxquelles le patient ou son entourage ne sauront pas forcément réagir.
Des chutes peuvent se produire pour les patients hospitalisés en réadaptation fonctionnelle.
Un relâchement dans la prise d’un traitement médicamenteux peut parfois également être observé.
Plusieurs précautions de bon sens s’imposent :
Le praticien est ici tenu d’une obligation de moyens. Sa responsabilité sera susceptible de se trouver engagée, en cas de dommage survenant à un patient au cours de cette «permission », s’il est établi qu’il n’a pas mis en œuvre tous les moyens à sa disposition pour juger de l’opportunité de cette sortie.
En d’autres termes, il sera recherché si l’appréciation médicale de l’état du patient a été consciencieuse, attentive, et, réserve faite de circonstances exceptionnelles, conforme aux données de la science.
Le praticien qui autorise une sortie ne peut évidemment pas personnellement vérifier que le patient suit correctement son traitement pendant sa permission, de même qu’il ne peut prévoir toute éventuelle complication (chutes, etc.).
Il est clair que « tout peut arriver » au cours d’une permission de sortie : le médecin ne peut toutefois en être tenu pour responsable dès lors qu’avant la sortie du patient, rien ne laissait raisonnablement présager une complication, en fonction des éléments médicaux en possession du médecin lorsqu’il a pris sa décision.
Il appartiendra donc au médecin de juger au cas par cas si une sortie est possible ou non, en mesurant du mieux possible les risques éventuels.
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