Sinistralité des médecins généralistes : le point en images
Retranscription de la vidéo
Quelle est l'évolution de la sinistralité des médecins généralistes en 2024 ?
En 2024, la situation est restée relativement stable. En effet, durant cette période, nous avons eu le plaisir d'assurer en responsabilité civile professionnelle un peu plus de 62 000 médecins généralistes, tous statuts confondus. Ceux-ci nous ont transmis 325 mises en cause adressées par des patients, ce qui donne un taux de sinistralité global de 0,52%, lequel est extrêmement stable par rapport à 2023.
Avez-vous noté un fait marquant ?
Durant l'année 2024, le fait marquant est la confirmation d'une mise en cause de plus en plus systématique des médecins traitants dès lors que plusieurs professionnels de santé sont concernés par la survenue d'un effet indésirable ou d'un événement indésirable. Ceci confirme une tendance qui était déjà bien ancrée depuis quelques années.
Quels sont les principaux motifs de réclamation ?
Les principaux motifs de réclamation ont peu évolué depuis 2023.
Nous constatons tout d'abord des mises en cause concernant des erreurs ou des retards de diagnostic de différentes pathologies, notamment des pathologies tumorales, des pathologies cardiovasculaires et de plus en plus d'affections neurovasculaires ; je pense notamment à une sous-évaluation de symptômes neurologiques dans le cadre d'un AIT par exemple.
En 2024, nous avons également constaté un certain nombre de mises en cause concernant la gestion de pathologies infectieuses. Ce ne sont pas tout à fait des retards ni des erreurs dans le diagnostic de ces pathologies infectieuses, mais plutôt dans la façon de gérer notamment la prescription de traitements antibiotiques ou la sollicitation d'un avis spécialisé pouvant conduire à des situations dramatiques.
Quels sont vos conseils vis-à-vis des médecins généralistes ?
Le premier conseil que je donnerais à mes confrères, c'est de continuer à bien travailler et à bien prendre en charge les patients. Vous avez vu, 325 mises en cause, mais rapporté au millier de consultations, c'est effectivement très faible.
Si je dois néanmoins me permettre de vous donner une recommandation, c'est bien évidemment d'aller toujours davantage vers une traçabilité de votre prise en charge. Notez les éléments que vous constatez lors d'un examen clinique, mais également ce que vous ne constatez pas, les fameux signes négatifs, notamment lorsqu'il y a une suspicion de pathologie infectieuse. L'exemple classique, une pathologie qui peut conduire à suspecter une méningite, la nuque était souple ; lors d'une expertise, le fait d'avoir noté que la nuque était souple vous permet bien évidemment d'aborder cette expertise dans de bonnes conditions.
Donc s'il vous plaît, pensez bien à la traçabilité, y compris des éléments négatifs.