La FED ralentit le rythme
Aux États-Unis, la croissance au troisième trimestre demeure solide à 3,1% sur un an contre des prévisions à 2,8% mais la divergence sectorielle s’accentue.
Cette tendance, alimentée par la perception des effets de l’élection de Trump, se traduit par un ralentissement de l’indicateur manufacturier à 48,5, tandis que l’indicateur des services atteint un sommet en trois ans à 58,5.
Les ventes au détail surpassent les attentes mais la production industrielle déçoit légèrement.
Conformément aux attentes, la Réserve fédérale a réduit ses taux directeurs de 25 pb, portant les coûts d’emprunt dans une fourchette de 4,25% à 4,5%.
En revanche, Jérôme Powell a adopté un ton prudent sur la trajectoire des baisses de taux attendues en 2025.
En effet, les gouverneurs ont révisé à la hausse leurs projections d’inflation et de taux directeurs, n’anticipant désormais plus que deux baisses de taux en 2025 (contre quatre avant).
Cette révision a entraîné à la hausse les taux aussi bien américains qu’européens et a renforcé le dollar.
Les marchés actions ont été pénalisé. Les membres de la Fed insistent sur le potentiel inflationniste des mesures envisagées par Trump, notamment en matière d’immigration et de tarifs douaniers.
Europe : toujours une visibilité politique limitée
En France, les récents développements n’ont pas permis de clarifier la situation politique. Moody’s a abaissé la note souveraine de la France d’un cran de « Aa2 » à « Aa3 ».
En effet, suite à la censure du gouvernement Barnier, l’agence de notation estime qu’il est peu probable que le prochain gouvernement puisse réduire durablement l’ampleur des déficits budgétaires.
Le nouveau premier ministre, François Bayrou, peine à constituer un gouvernement avec à la fois des personnalités de droite, du centre et de gauche afin d’éviter à son tour la censure.
Les socialistes ont refusé de rejoindre son gouvernement, préférant proposer un pacte de non-censure en échange d’un engagement à ne pas recourir à l’article 49.3.
Néanmoins, la loi spéciale permettant une reconduction mensuelle du budget 2024 pour l’année 2025 a été adoptée à l’unanimité.
En Allemagne, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a perdu sans surprise le vote de confiance des députés, ouvrant ainsi la voie à des élections anticipées en février 2025.
Les derniers sondages d’opinion révèlent que la coalition CDU/CSU, représentée par Friedrich Merz, est actuellement en tête des élections allemandes avec 33% des voix.
Ces instabilités politiques se reflètent dans les indicateurs manufacturiers des deux pays, toujours en recul, à 41,9 pour la France et 42,5 pour l’Allemagne, tandis que celui de la zone euro reste stable à 45,2.
Au niveau des services, une légère amélioration est visible avec un indicateur à 48,2 en France et à 51 en Allemagne, bien qu’ils restent inférieurs à la moyenne européenne de 51,4.
Face à cette conjoncture, la BCE pourrait accélérer l’assouplissement de sa politique monétaire pour stimuler l’économie, contrairement à son homologue américaine.
Pas de cadeau pour le CAC 40 !
L’indice parisien recule de -1,82% sur la semaine et affiche une performance de -3.56% depuis le début de l’année. Stellantis (-7,23%), Arcelormittal (-6,19%) et Dassault Systèmes (-5.20%) affichent les plus fortes baisses de la semaine tandis que Renault (+4,58%), Sanofi (+2,37%) et Hermès (+1,32%) représentent les plus fortes hausses. Par ailleurs, Vivendi sort du CAC 40 suite à sa scission en quatre entités cotées et est remplacé par Bureau Veritas.
Marchés des changes et des taux
L’euro faiblit face au dollar à 1,0417 EUR/USD et le rendement de l’État français à 10 ans remonte à 3,12%, soit une hausse de 56,7 pb depuis le début de l’année.
Achevé de rédiger le 23/12/2024