Primo-inscrits : les tendances qui émergent
Les choix professionnels des jeunes médecins français évoluent.
En 15 ans, la part des médecins salariés est passée de 42,2% à 46,5%, tandis que le remplacement progresse chez les primo-inscrits (nouvellement inscrits à l’Ordre des médecins).
Cette tendance s'accompagne d'une féminisation croissante de la profession : 57% des médecins de moins de 40 ans sont des femmes, en 2025.
Ces changements reflètent de nouvelles attentes générationnelles et annoncent des transformations plus larges du système de santé français.
Une tendance marquée en faveur du statut de salarié
En 2022, lors de leur première inscription à l’un des tableaux de l’Ordre, les jeunes médecins continuent en majorité de faire le choix d’un exercice salarié dans un établissement de santé privé (lucratif ou non lucratif, cabinet médical, maison de santé, clinique…), ou celui de la médecine hospitalière.
Une tendance qui s’inscrit dans le sillage des dernières années :
En 2010, sur 5 392 primo-inscrits :
- 10% ont opté pour un exercice libéral et/ou mixte,
- 20% ont opté pour du remplacement
- 66% ont opté pour un exercice salarié ou hospitalier.
En 2022, sur 8 613 primo-inscrits :
- 12% ont opté pour un exercice libéral,
- 24% ont opté pour du remplacement,
- 62 % ont opté pour un exercice salarié ou hospitalier.
De 2010 à 2025 :
- l’effectif des médecins libéraux a diminué de -4,7%,
- l’effectif des médecins salariés a augmenté de +18,8%,
- l’effectif des exercices mixtes a augmenté de +17,4%.

Un rajeunissement de la profession
Au 1er janvier 2025, la part des jeunes médecins (âgés de moins de 40 ans) est de 30,4% soit une augmentation de 14 points en 15 ans.
Le remplacement progresse
Le remplacement est plébiscité parmi les primo-inscrits.
En 2010, 20% des primo-inscrits déclarent débuter leur activité comme remplaçants. Ce chiffre passe à 27,4% au 1er janvier 2023. Il est à noter qu’entre 2010 et 2023, l’effectif des primo-inscrits remplaçants augmente plus fortement que celui des primo-inscrits actifs réguliers +111,8% contre +53,6%.
Quelles sont les régions privilégiées par les jeunes médecins en 2025 ?
La répartition géographique des médecins primo-inscrits montre de grandes inégalités et témoigne de certains facteurs d’attractivité : démographie du département, présence d’un CHU, caractère urbain ou rural du département…
Au 1er janvier 2025, les départements du centre de la France apparaissent comme ceux qui attirent le moins les médecins de moins de 40 ans. Les jeunes praticiens sont davantage implantés dans le nord, sur la côte Atlantique ou dans les régions proches des frontières avec la Suisse et l’Italie.
Les 10 premiers départements en termes d’effectifs de médecins de moins de 40 ans en 2025 sont : Hautes-Alpes, Calvados, Côte d’Or, Doubs, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire Atlantique, Maine-et-Loire, Puy-de-Dôme et Pyrénées-Atlantiques.
Quelles sont spécialités choisies par les primo-inscrits ?
Au cours de l’année 2024, les spécialités suivantes ont perdu le plus grand nombre de médecins :
- la médecine générale (- 448 médecins),
- la biologie médicale (- 24 médecins),
- l’oto-rhino-laryngologie (- 26 médecins),
- la dermatologie (- 15 médecins).
Parmi les 33 spécialités enregistrant une balance positive, les spécialités les plus excédentaires étaient :
- anesthésie-réanimation (+ 510 médecins),
- radiologie (+ 266 médecins),
- radiologie (+ 218 médecins),
- gastro-entérologie (+ 98 médecins).
Les femmes, majoritaires parmi les jeunes médecins
Les chiffres indiquent que la profession continue de se féminiser.
La part des femmes chez les primo-inscrits n’a cessé de croître au cours des dernières années, passant de 40% en 2010 à 51,3% en 2023.
Parmi les 30 968 médecins de moins de 40 ans, 17 777 sont des femmes, soit 57% de cette classe d’âge, au 1er janvier 2025.
Ces chiffres laissent entrevoir plusieurs tendances pour l'avenir. Le développement du salariat pourrait se poursuivre, accompagné par de nouveaux modes d'organisation comme les maisons de santé pluridisciplinaires ou les centres médicaux.
Le numérique et l'intelligence artificielle commencent à modifier certaines pratiques, de la téléconsultation à l'aide au diagnostic. Les jeunes médecins, habitués aux outils numériques, seront amenés à intégrer ces technologies dans leur exercice quotidien.
Ces transformations soulèvent aussi des questions importantes : comment maintenir la qualité des soins face aux défis démographiques, comment préserver la relation médecin-patient, et comment assurer une répartition équitable des praticiens sur le territoire français.
Questions fréquentes :
Combien de femmes jeunes médecins en France en 2025 ?
Parmi les 30 968 médecins de moins de 40 ans, 17 777 sont des femmes, soit 57 % de cette classe d'âge.
Quelles spécialités médicales attirent le plus ?
En 2024, les spécialités qui gagnent le plus de nouveaux médecins sont l'anesthésie-réanimation, la radiologie, et la gastro-entérologie (+98 médecins).
Dans quelles régions s'installent les nouveaux médecins ?
En France métropolitaine, les jeunes médecins privilégient le nord, la côte Atlantique et les régions frontalières.
Sources :
CARMF : Chiffres clés démographie 2025
Whats'up Doc : parmi les médecins de moins de 40 ans en libéral les femmes sont largement majoritaires
Conseil national : Analyse démographie 2024
Conseil national : Analyse démographie 2025
DREES : focus sur les études et données régionales et départementales janvier 2025
DREES : la démographie des professionnels de sante de 2012 à 2024
CEGEDIM : démographie médicale un paysage contrasté
Whats'up Doc : démographie médicale tous les chiffres par spécialité par exercice