Les personnes âgées de 65 ans et plus constituent quasiment 20 % de la population française. Plus nombreux et plus mobiles, les seniors prennent une part de plus en plus importante dans la circulation routière.
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Leur type de conduite est également en train d’évoluer avec l’arrivée, à l’âge de la retraite, de conducteurs « grands rouleurs » et de femmes conductrices dans une bien plus grande proportion qu’il y a trente ans. L’image du patient âgé limité aux déplacements autour de son domicile, emmené par ses proches ou prenant les transports en commun est donc largement obsolète.
Malgré cette évolution, le patient âgé garde une image d’inactif au travers des habitudes médicales. Certains médicaments comportent une mention « produit sédatif, à éviter chez les patients actifs », sous-entendant que l’on peut les prescrire sans crainte à des patients âgés, alors que, au contraire, ces derniers nécessitent de sauvegarder au mieux leurs capacités cognitives et attentionnelles.
Dans d’autres cas, on retardera au maximum une intervention pour cataracte « tant qu’ils peuvent lire », alors que l’intervention leur permettrait de conduire avec une meilleure sécurité.
La sauvegarde de l’autonomie de déplacement reste un enjeu essentiel.
Les conducteurs âgés ne doivent pas être considérés comme des sujets à risque du seul fait de leur état-civil, mais plutôt du fait du plus grand risque qu’ils ont de souffrir de pathologies dont la survenue individuelle n’est pas forcement liée à l’âge (hypertension, troubles visuels, pathologies articulaires), mais qui sont susceptibles d’interférer avec leur capacité de conduite.
Aucune réglementation spécifique n’existe en ce qui concerne les conducteurs âgés ou plus couramment nommés « seniors ».
Si la réglementation ne prévoit aucun examen médical du permis de conduire lié à l’âge, vous pouvez aider utilement votre patient conducteur âgé à préserver sa capacité de conduite :
L’examen médical classique du médecin généraliste comporte déjà des éléments utiles pour l’appréciation de l’aptitude à la conduite, par exemple : la prise de la tension artérielle, l’auscultation cardiaque, à la recherche de troubles du rythme, l’examen ostéo-articulaire et neurologique.
Toutefois, sept gestes spécifiques couvrant l’essentiel des critères de base de l’aptitude à la conduite (en première intention) peuvent être pratiqués en complément.
Quand vous constatez une pathologie invalidante pour la conduite, vous devez évaluer les possibilités de correction (visuelle, auditive, adaptation du véhicule) et conseiller à votre patient de consulter un médecin agréé le cas échéant.
Si la pathologie n’apparaît pas compensable, vous devez informer le patient en lui expliquant les risques qu’il court et qu’il fait courir aux autres usagers. L’information des proches est généralement possible avec toute la prudence souhaitée, et dans le respect du secret professionnel.
Attention, le médecin n’est pas pour autant délié du secret médical vis à vis des tiers et n’a donc pas le droit de signaler le patient aux autorités ou aux assurances. Nous vous recommandons de prendre toute mesure utile pour pouvoir, le cas échéant, établir la preuve que vous avez clairement informé votre patient.
Dès lors que le diagnostic de démence sénile de type Alzheimer est établi, vous devez informer votre patient qu’il a l’obligation de se présenter auprès d’un médecin agréé du permis de conduire, s’il souhaite continuer à conduire.
Dans de nombreux cas, ce sont les proches qui évoquent ce problème devant le médecin. Dans ce cas, il faut réaliser un bilan clinique et cognitif et conseiller de prendre avis auprès d’un médecin agréé.
Attention, si l’entourage d’un conducteur peut signaler au préfet du département un cas patent d’inaptitude à la conduite, en tant que médecin vous restez vous-même soumis au secret professionnel. Le médecin agréé demandera fréquemment un audit de conduite auprès d’une auto-école spécialisée.
Depuis peu, des compagnies d’assurances demandent à leurs patients âgés de produire un certificat médical soit pour les assurer en cas de nouveau contrat, soit à la suite de sinistres. On ne peut que recommander de s’entourer de précautions pour remplir un tel certificat qui ne doit pas être signé sans avoir vérifié l’état médical et cognitif du patient et avoir porté ces constatations au dossier médical.
Dans la majorité des cas, les patients conducteurs seniors peuvent conduire, mais il faut leur donner des conseils adaptés surtout s’ils effectuent parfois un trajet plus long ou inhabituel :
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