La vision représente certainement la fonction physiologique la plus importante pour la conduite. Pourtant, la plupart des patients sous-estiment leurs troubles de la vision, notamment lorsqu’ils apparaissent de manière progressive ou ne représentent pas une véritable gêne dans la vie de tous les jours.
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Le travail d’évaluation et de traitement des généralistes et spécialistes est essentiel dans la prévention des risques pour le patient conducteur. Le Conseil médical de l’association Prévention Routière synthétise pour vous les principales réglementations et recommandations en vigueur.
Patient, médecin généraliste, ophtalmologiste, chaque intervenant est responsable, à différents niveaux, de la bonne gestion de la prévention des risques liés aux altérations visuelles.
Lorsqu’il s’agit de déterminer l’aptitude à la conduite d’un patient, l’évaluation porte sur deux critères principaux :
Comme souvent, chaque pathologie les impacte à des degrés différents. Il existe, selon les cas, différentes solutions permettant de maintenir la possibilité de conduire :
Continuer à conduire et rester autonome peut être une motivation forte pour le patient. La nécessité de bien le sensibiliser et bien le conseiller est donc essentielle.
Que dit la réglementation ?
Pour les permis du groupe léger
Aptitude à conduire si l'acuité binoculaire est = ou > à 5/10.
Si un des deux yeux a une acuité visuelle nulle ou < à 1/10, l’autre œil doit avoir une acuité visuelle = ou > à 5/10.
Pour les permis du groupe lourd
Aptitude à conduire si l'acuité visuelle est au minimum de 8/10 pour l’œil le meilleur et à 1/10 pour l’œil le moins bon.
- l’acuité non corrigée de chaque œil doit atteindre au minimum 1/20 ;
- OU la puissance des verres correcteurs ne doit pas dépasser 8 dioptries ;
- OU elle doit se faire à l’aide de lentilles cornéennes.
Un avis spécialisé peut être demandé si nécessaire.
Conditions particulières :
- permis du groupe léger : la conduite est contre indiquée pendant six mois. La commission médicale peut éventuellement prolonger ce délai et demander l’obligation de rétroviseurs bilatéraux.
- permis du groupe lourd : la contre-indication à la conduite est définitive.
- la mention « verres correcteurs » ne peut être supprimée qu’après avis de la commission médicale.
- permis du groupe lourd : l’avis de la commission est obligatoire pour reprendre la conduite.
Nos recommandations :
Une bonne évaluation de l’acuité visuelle de loin, se fait :
- en utilisant les deux yeux ensemble, après correction éventuelle (lunettes, lentilles cornéennes) ;
- à l’aide d’une échelle homologuée (échelle de Monoyer, de Snellen ou autre).
Comment procéder ?
Placer le sujet à 4 mètres de l’échelle afin de vérifier la vision en mono puis en binoculaire (avant et après correction éventuelle). Selon les résultats, un avis ophtalmologique pourra être demandé.
Que dit la réglementation ?
Pour les permis du groupe léger
Pour être autorisé à conduire, le champ visuel binoculaire horizontal doit être = ou > à :
Aucun défaut ne doit être présent dans un rayon de 20° par rapport à l'axe central. La conduite n’est pas possible en cas d’atteinte notable du champ visuel du bon œil si l’acuité d’un des deux yeux est nulle ou inférieure à 1/10. Un avis spécialisé est alors nécessaire.
Pour les permis du groupe lourd
Le champ visuel binoculaire horizontal des deux yeux doit être = ou > à :
Aucun défaut ne doit être présent dans un rayon de 30° par rapport à l'axe central.
Nos recommandations :
Pour procéder à l’évaluation du champ visuel : se placer simplement face au patient et le faire réagir à des mouvements du doigt dans les angles requis.
Que dit la réglementation ?
Pour les permis du groupe léger
En cas d’absence de vision nocturne, l’avis d’un ophtalmologiste et de la commission médicale est nécessaire. Si le champ visuel est normal, cette dernière pourra accorder une aptitude temporaire avec mention restrictive «conduite de jour uniquement».
Pour les permis du groupe lourd
La commission statuera en fonction de l’avis spécialisé obligatoire. Il y a inaptitude à la conduite en cas d’absence confirmée de vision nocturne.
Nos recommandations :
La détection de ce type de trouble est particulièrement difficile. Même si la mise en oeuvre de la restriction à la conduite de jour est compliquée au plan pratique, l’avis ophtalmologique est impératif s’il y a suspicion.
Que dit la réglementation ?
Les troubles de la vision des couleurs sont tout à fait compatibles avec la conduite.
Nos recommandations :
Informer et rassurer le patient (les troubles de la vision des couleurs ne représentant pas un risque notable au volant).
Que dit la réglementation ?
Un avis ophtalmologique est souhaitable pour les permis du groupe légers, obligatoire pour les permis du groupe lourd.
Nos recommandations :
Informer le patient :
Chirurgie réfractive : quelles conséquences pour le conducteur ? |
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Ce type d’intervention n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale et ne permet pas la prescription d’un arrêt de travail.
Que dit la réglementation ?
L’avis ophtalmologique est obligatoire.
Cataracte et conduite |
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Que dit la réglementation ?
Pour les permis du groupe léger : la conduite est possible si les normes d’acuité visuelle sont atteintes après avis ophtalmologique.
Pour les permis du groupe lourd : il y a inaptitude à la conduite si l’affection est confirmée.
Nos recommandations :
Procéder à un examen de la mobilité oculaire en déplaçant un doigt ou une pointe de stylo devant le regard du patient afin de détecter les diplopies et les nystagmus.
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