Conduire par mauvais temps : les bons réflexes pour gagner en sécurité

S’adapter aux conditions météo pour limiter le risque routier professionnel

Dans 39% des cas, les accidents corporels de la route ont un lien avec le travail.

Dans un document édité en 2020, le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion alerte sur les risques routiers professionnels.

D’après les chiffres de l’année 2018 compilés par le ministère⁽¹⁾, les accidents de la route liés à des déplacements professionnels concernent seulement 10% de la totalité des accidents du travail, mais représentent 40% des accidents du travail mortels (accidents de trajet et de mission confondus). Ce qui en fait la première cause de décès en milieu professionnel.

En tant que professionnel de santé, vous êtes particulièrement concernés. Médecins, infirmières, kinésithérapeutes, sages-femmes… Beaucoup d’entre vous sont amenés à effectuer chaque année de très nombreux déplacements en voiture pour se rendre auprès des patients. Sans compter les trajets de votre domicile à votre lieu de travail.

Une vigilance accrue est recommandée durant la saison hivernale, où la météo influence considérablement les conditions de circulation. Entre octobre et mars, les nuits plus longues, le brouillard, la pluie, voire la neige constituent autant de dangers pour tous les conducteurs et les piétons.

La visibilité réduite et les routes glissantes multiplient les risques routiers. Il est possible de les minimiser, en respectant plusieurs principes de base.

Chaussez votre véhicule pour l’hiver

Tenue de route et qualité de freinage sont mises à mal par les routes recouvertes de feuilles mortes, mouillées, verglacées ou enneigées.

Accorder de l’attention à vos pneumatiques doit donc être une priorité :

• Vérifiez régulièrement la pression et l’usure de vos pneus.
• Changez votre train de pneus pour des modèles types hiver. Leur structure et la qualité de leur gomme rendent plus performants l’adhérence et le freinage sur chaussées glissantes, ainsi qu’avec des températures inférieures à 7° C.
• Glissez dans votre coffre des chaussettes ou des chaînes à neige. Le choix entre l’un ou l’autre type d’équipement dépend des conditions d’enneigement que vous rencontrerez. Prenez le temps de vous entraîner à utiliser ces équipements. Vos tentatives bien au sec et au chaud seront plus amusantes que sur le bord d’une route, en pleine tempête ! Encore une astuce : accompagnez vos chaussettes ou chaînes à neige d’une paire de gants, imperméables, un peu chauds mais pas trop épais, ils vous éviteront de désagréables onglées lors du montage.

Bon à savoir : En vertu de la loi Montagne II, à partir du 1er novembre 2021 dans 48 départements, chaînes à neige (métalliques ou textiles) ou pneus hiver deviennent obligatoires pour les véhicules légers, les utilitaires et les camping-cars dans les zones montagneuses.

Améliorez votre vision et votre visibilité au volant

90% des informations nécessaires à la conduite passent par la vue selon l’association Prévention Routière. C’est donc l’un des paramètres à prendre à compte pour renforcer votre sécurité et celle des autres usagers de la route, surtout pendant la période hivernale :

• Vérifiez la propreté des vitres de votre véhicule (même à l’intérieur) et celle des rétroviseurs. Changez si besoin vos balais d’essuie-glace et pensez au liquide lave-glace antigel adapté aux basses températures !
• Nettoyez les optiques de phare et de clignotants. Assurez-vous que toutes les ampoules, la batterie et la ventilation pour évacuer la buée fonctionnent.
• En roulant, allumez vos feux de croisement ou vos feux anti brouillard avant selon la visibilité. Mais n’utilisez pas vos feux de route, ils aggravent le manque de visibilité par un effet de type halo ou mur blanc.
• Utilisez vos clignotants pour permettre aux autres usagers de bien anticiper vos changements de direction.
• Faites régulièrement contrôler votre vue et prévoyez des lunettes de soleil pour ne pas être gêné par le soleil ou la réverbération sur la neige.

Levez le pied !

Réduire votre vitesse est une précaution élémentaire pour rester maître de votre véhicule en toutes circonstances. En diminuant votre allure, vous évitez de vous laisser surprendre, et vous gagnez aussi des mètres très précieux pour vos distances de freinage.

D’ailleurs, le code de la route impose des limitations selon les conditions atmosphériques et le type de route que vous empruntez.

Au mois de juillet 2021, une trentaine de départements avait fait le choix de revenir à la vitesse de 90km/h sur certaines routes départementales. A l’inverse, près de 200 villes françaises comme Lille, Grenoble, Montpellier, et plus récemment Paris (depuis le 30 août 2021), ont décidé de limiter la vitesse à 30 km/h dans les rues du centre-ville. Leur objectif : faire baisser la pollution et renforcer la sécurité routière.

Employeurs : les solutions à mettre en place

Si vous êtes professionnel de santé employeur, vous devez sensibiliser vos salariés à la sécurité routière. Différents moyens sont à votre disposition afin de permettre à vos équipes de prendre la route en toute sécurité, notamment l’hiver, lorsque les conditions de circulation sont plus compliquées.

Vous pouvez veiller à :

• mettre en place une organisation adaptée pour les déplacements et les annuler si la météo est défavorable
• entretenir et faire contrôler les véhicules utilisés 
• proscrire formellement le téléphone au volant 
• former vos équipes aux risques routiers et à la conduite en conditions difficiles

Si vous respectez a minima ces conseils, vous augmenterez sensiblement votre sécurité et celle de vos collaborateurs, ce, au moins pendant les 6 mois les plus critiques de l’année !

(1) Les données sont issues des statistiques de l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière), de la Sécurité sociale et de la Mutualité sociale agricole (MSA).