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Conduite et prise de médicaments : comment accompagner et sensibiliser ?

Conduite et prise de médicaments : comment accompagner et sensibiliser ?

Publié le 28/11/2025

Prescrire un médicament n’est jamais un acte anodin, surtout lorsque le patient est amené à conduire... Le rôle des professionnels de santé est essentiel pour informer et sensibiliser les patients conducteurs aux risques associés à certains traitements. 

 

Rappel des risques liés à la prise de médicaments et à la conduite

Afin de prévenir les risques liés à la prise de médicaments au volant, responsables de 3 % des accidents mortels, des pictogrammes ont été introduits sur les boîtes de médicaments signalant un danger pour la conduite.

Pour rappel, ces médicaments sont classés, depuis 2005, selon une nomenclature claire qui distingue 3 niveaux de danger face à la prise du médicament :

  • Médicament de niveau 1 : risque faible. La prise du médicament ne remet généralement pas en cause la conduite, mais nécessite une vigilance accrue de la part du patient.
  • Médicament de niveau 2 : risque modéré. La prise du médicament peut altérer les capacités de conduite. Un avis médical est recommandé avant de conduire.
  • Médicament de niveau 3 : risque élevé. Ce médicament rend la conduite dangereuse. La conduite est fortement déconseillée pendant la durée du traitement.
catégories de médicaments

Ces pictogrammes permettent aux patients d'identifier rapidement le niveau de risque associé à leur traitement. Il est primordial de rappeler aux patients les précautions à prendre pour concilier traitement médicamenteux et sécurité au volant.

À ce titre, le rôle des médecins traitants se révèle donc fondamental pour informer et accompagner les usagers dans l’adoption des bons réflexes.
 

Benzodiazépines et conduite : des médicaments à proscrire
La prise de benzodiazépines et de médicaments apparentés, tels que les anxiolytiques, hypnotiques et antidépresseurs, dont le Lexomil (bromazépam) et le Xanax (alprazolam), accroît significativement le risque d’accident de la route, en particulier lors de l’instauration ou de l’ajustement du traitement. En 2017, l’arrêté du ministère de la Santé a modifié et reclassé 33 de ces médicaments au niveau 3 en raison de leurs effets sédatifs significatifs. La France est le 2e pays le plus consommateur de benzodiazépine en Europe, avec plus de 9 millions de Français traités en 2023, des médicaments qui contre-indiquent toute conduite de véhicule.


 

La responsabilité des professionnels de santé en cas d’accident du patient conducteur

Depuis 2002, les médecins ont l'obligation légale d'informer leurs patients des risques que certains traitements peuvent poser à la conduite.

Le médecin doit :

  • informer clairement les patients sur les effets potentiels de leurs médicaments sur la conduite ;
  • documenter cette information dans le dossier médical du patient ;
  • collaborer avec les familles et les autorités compétentes en cas de non-respect des recommandations par le patient.

En cas d'accident impliquant un patient sous traitement, la responsabilité pénale du médecin pourrait être engagée si l'information adéquate n'a pas été fournie. C'est au professionnel ou à l'établissement de santé d'apporter la preuve que l'information a bien été délivrée. Cette preuve peut être apportée par tous moyens. 
 

6 règles d’or à l’usage des soignants

  1. Évaluer systématiquement les risques liés à la conduite lors de la prescription de médicaments. Identifier si le patient conduit régulièrement ou utilise d’autres moyens de transport, afin d’adapter ses conseils. 
  2. Discuter avec le patient des alternatives thérapeutiques présentant moins de risques pour la conduite ou lui conseiller de revoir ses habitudes de transport le temps du traitement.
  3. Conseiller au patient de rester attentif aux éventuels effets secondaires mentionnés dans la notice.
  4. Encourager le patient à lire attentivement les notices et à respecter les pictogrammes et mettre l’accent sur leur impact potentiel sur la conduite.
  5. Insister sur le respect du traitement : rappeler que toute modification ou interruption du traitement doit être encadrée par un professionnel, certaines pathologies étant elles-mêmes un risque pour la conduite.
  6. Alerter sur les interactions dangereuses : sensibiliser aux effets cumulés des médicaments avec l’alcool, les stupéfiants et la fatigue, qui augmentent considérablement le risque d’accident.
     

 

Le groupe MACSF, un partenaire engagé pour accompagner les soignants dans leur rôle de prescripteurs en sécurité routière

Le groupe MACSF s’engage aux côtés des professionnels de santé pour les aider à concilier prescription médicamenteuse et sécurité routière.

Grâce à des contenus de sensibilisation ciblés, elle fournit aux soignants des outils concrets pour mieux informer leurs patients conducteurs des risques liés aux traitements, à certaines affections neurologiques, aux troubles ORL et respiratoires ou encore à l’épilepsie.

Dans cette même démarche, le groupe met en place des initiatives concrètes adaptées aux besoins des soignants. La MACSF propose des ateliers et formations et travaille à la conception de solutions de prévention routière à destination des professionnels de santé sur des thématiques variées : simulateur de conduite, parcours alcool, drogue et fatigue, quiz prévention routière, quiz remise à niveau code de la route, kart à pédales alcool et stupéfiants, sensibilisation smartphone et distracteurs au volant, stage éco-conduite, conduite SAMU-SMUR, et stage mobilité douce.

En sensibilisant aux risques routiers, en formant les professionnels de santé à travers des solutions de prévention routière et en développant des partenariats avec l’association de Prévention routière, le groupe MACSF renforce le rôle des soignants en tant que prescripteurs responsables, contribuant ainsi activement à une route plus sûre pour tous.