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Troubles ORL et respiratoires au volant : accompagner et conseiller ses patients

Troubles ORL et respiratoires au volant : accompagner et conseiller ses patients

Publié le 18/08/2025

La majorité des troubles ORL (oto-rhino-laryngologie) ou respiratoires est compatible avec la conduite. C’est notamment grâce à un certain nombre de dispositifs, comme l’appareillage auditif ou des rétroviseurs bilatéraux. Des cas graves peuvent toutefois entraîner des contre-indications et des inaptitudes à conduire. Recueillir un avis médical reste une première étape déterminante pour le patient-conducteur. 
 

Conduite et troubles ORL et respiratoires : quels risques ?

 Les deux principaux facteurs de risque sont :

Image audition

 

Le son joue un rôle clé au volant : klaxon, moteur, crissement des freins… Autant de signaux sonores qui permettent d’anticiper les dangers. Après la vue, l’ouïe est le sens le plus sollicité en conduite : elle est essentielle pour percevoir et interpréter l’environnement.


Pourtant, l’audition peut se détériorer avec l’âge (dès 45-50 ans) ou en raison d’une exposition sonore excessive. La presbyacousie, qui touche 3 millions de Français, entraîne une difficulté à capter les sons aigus. Environ 1/3 des conducteurs de plus de 65 ans souffrent ainsi d’une baisse d’audition, toutefois moins de 20% des personnes qui pourraient bénéficier d’une aide auditive en sont équipés.


Les affections respiratoires, quant à elles, peuvent principalement altérer la vigilance, le jugement et entraîner des troubles cardiaques secondaires. Peu d’affections respiratoires empêchent toutefois de conduire. Cependant, une oxygénation insuffisante peut générer  hypovigilance, troubles du jugement et risques cardiaques.
 

Troubles ORL et respiratoires : que dit la réglementation ?

Selon l’arrêté du 28 mars 2022 fixant la “liste des affections médicales incompatibles ou compatibles avec ou sans aménagements ou restrictions pour l'obtention, le renouvellement ou le maintien du permis de conduire ou pouvant donner lieu à la délivrance de permis de conduire de durée de validité limitée”, la conduite n’est pas contre-indiquée pour les patients souffrant de troubles ORL, de troubles de l’équilibre et vertiges et de troubles respiratoires.


Une exception concerne l’instabilité chronique due aux vertiges : une inaptitude définitive peut être prononcée.


Troubles ORL et contre-indication à la conduite

Il s’agit d'évaluer avant tout la déficience auditive : voix chuchotée perçue ou non à 1 mètre, voix haute perçue ou non à 5 mètres, valeurs correspondant à 35 décibels.


En cas de déficit notable, un médecin agréé devra juger de la nécessité des rétroviseurs bilatéraux ou non.  Cet aménagement du poste de conduite, imposé par la loi, permet de réduire au maximum les points morts et d’augmenter le champ de vision et de pallier, dans une certaine mesure, les troubles auditifs.


Pour les permis du groupe lourd, les contre-indications sont les suivantes : 

  • baisse progressive ou ancienne d’audition : aptitude temporaire sur la base d’un seuil d’audition de 35 décibels, avec mention des rétroviseurs bilatéraux obligatoires sur le permis ;
  • baisse brutale d’audition : aptitude sur avis ORL ;
  • déficiences auditives sévères ou profondes sans gain prothétique notable : délivrance ou renouvellement du permis contre-indiqués.


En cas de perte auditive persistante, avec ou sans prothèse, l’obligation d’équipement du véhicule avec des rétroviseurs bilatéraux apparaît sur le permis de conduire. Toutefois, si l'audition est stable dans le temps, il n’y aura pas lieu de prévoir de validité temporaire.


Troubles de l’équilibre, vertiges, et contre-indication à la conduite
 

Les vertiges compromettent temporairement la capacité à conduire. En phase aiguë, la conduite est interdite. Identifier la cause permet d’évaluer le risque de récidive et d’adapter le traitement, en tenant compte des effets secondaires de certains médicaments.


Dans le cas des conducteurs de poids lourds, un avis spécialisé est obligatoire avant toute reprise de la conduite.


La réglementation est différente selon le type de vertiges :

  • vertiges paroxystiques bénins : conduite autorisée hors crises, avec suivi ORL recommandé ;
  • maladie de Ménière : avis ORL recommandé (véhicule du groupe léger) et obligatoire (véhicule du groupe lourd) avec validation médicale temporaire ;
  • vertiges labyrinthiques : interdiction en phase aiguë, reprise sous condition d’un avis spécialisé (et médical agréé pour groupe lourd) ;
  • instabilité chronique : une inaptitude définitive peut être prononcée.
     

Affections respiratoires et contre-indication à la conduite

La réglementation varie selon les troubles respiratoires :

  • déficit d’oxygénation avéré ou suspecté : avis pneumologique recommandé pour tous, obligatoire pour les conducteurs de poids lourds ;
  • affection respiratoire sévère : inaptitude prononcée par le médecin agréé.
     

Accompagner les patients sur la conduite en cas de vertiges, de pertes auditives ou d’affections respiratoires

En tant que soignant, votre rôle est essentiel pour évaluer l'aptitude à la conduite de vos patients.

En cas d’affections respiratoires

  • affection dyspnéisante : évaluer la capacité d'oxygénation et l'état cognitif au moment des épisodes aigus, et, le cas échéant, à l'état basal.
  • oxygénothérapie permanente : avis spécialisé requis, avec certificat attestant du bénéfice de l’oxygénation sur les capacités cognitives du patient. La bouteille d’oxygène ou tout autre dispositif d’oxygénation devra être installé, et est incompatible avec un permis poids lourd.


En cas d’antécédent de vertige

  • confirmer le diagnostic dès que possible ;
  • orienter systématiquement les conducteurs professionnels vers un ORL pour un avis spécialisé.

En cas de survenue d’un épisode de vertige

  • interdire la conduite en phase aiguë et pendant les 24 heures suivantes (ou jusqu’à un avis spécialisé pour les conducteurs de poids lourds) ;
  • hors vertiges paroxystiques bénins isolés, demander un avis ORL et informer le patient sur la réglementation en vigueur.

En cas de premiers signes de perte d’audition avérée

  • faire réaliser un test simple d’audition sur la base des taux réglementaires ;
  • faire réaliser un audiogramme si le déficit se confirme ;
  • recommander l’avis d’un médecin agréé en fonction des résultats de l’audiogramme (avis impératif en cas de conduite du groupe lourd).


Médecin, spécialiste ORL ou audioprothésiste, vous pouvez conseiller à vos patients de se munir d’un appareil de correction auditive, pour favoriser une conduite plus sûre sur la route.

Médecins, alertez les patients sur les premiers signes d’une perte auditive :

  • difficulté à entendre les sons aigus (voix d’enfants, de femmes) ;
  • besoin fréquent de faire répéter ;
  • problèmes pour suivre une conversation, surtout en milieu bruyant ;
  • présence de bourdonnements ou sifflements ;
  • sensation d’oreilles bouchées ;
  • augmentation du volume de la radio ou de la télévision.

 

Le groupe MACSF s'engage pour la prévention routière

Le groupe déploie des actions concrètes pour sensibiliser les soignants aux risques routiers.


Elle propose des contenus de prévention sur des thématiques clés comme la somnolence au volant, l'impact des traitements médicaux ou encore comment accompagner les patients épileptiques.


Elle organise également des formations et ateliers pratiques pour ses sociétaires, incluant :

  • des simulateurs de conduite pour expérimenter les risques en toute sécurité ;
  • des sessions de sensibilisation aux distracteurs, comme l’usage du smartphone au volant ;
  • des stages d’éco-conduite pour adopter une conduite plus sûre et responsable ;
  • des parcours alcool et stupéfiants pour comprendre leurs effets sur la conduite.