Analyse financière hebdo : Make Market Great Again !

La victoire de Donald Trump

La Fed a réduit comme prévu son taux directeur de 0,25% pour le stabiliser dans une fourchette de 4,50% à 4,75%, cette décision découle du léger relâchement des conditions du marché du travail et de la baisse de l’inflation qui tend vers l’objectif de 2%. Les données macroéconomiques ont montré une baisse significative des créations d'emplois aux États-Unis, avec seulement 12 000 postes créés en octobre (contre 100 000 attendus), et une révision à la baisse de 112 000 créations sur les deux mois précédents.

Les marchés financiers, cependant, ont surtout réagi à la victoire républicaine : le S&P 500 a progressé de 5% cette semaine, tandis que les taux souverains et le dollar se sont appréciés.

Avec une majorité au Sénat et à la Chambre des représentants, Trump dispose d’une marge de manœuvre pour appliquer son programme économique, comprenant :

• des réductions d'impôts,
• des restrictions migratoires,
• et des droits de douane entre 10% et 20% sur les importations, en particulier celles en provenance de Chine et du Mexique.

Ces mesures protectionnistes pourraient raviver les tensions inflationnistes, rendant l’objectif de 2% plus difficile à atteindre et limitant les marges de manœuvre de la Fed pour un assouplissement monétaire prévu en 2025. En parallèle, le déficit public devrait rester élevé, autour de 6% à 7% du PIB dans les prochaines années. Trump envisage également de se retirer de l’accord de Paris.

Par ailleurs, avec la victoire de Trump, les cryptomonnaies ont explosé, grâce à l'espoir d’allègements fiscaux et de dérégulation. Ainsi, le bitcoin a bondi de plus de 15% depuis la victoire, atteignant 89 000 dollars, avec des attentes de politiques favorables aux cryptos aux États-Unis.

Les ETF de bitcoin ont enregistré un afflux record de 1,38 milliard de dollars en une journée, tandis que le marché global des cryptomonnaies dépasse les 3 000 milliards de dollars.

Les inquiétudes des autres pays

En Europe, la possible introduction de nouveaux droits de douane américains suscite des inquiétudes pour la croissance économique et la compétitivité de la région. La Banque centrale européenne pourrait continuer de baisser ses taux directeurs, avec un objectif fixé à 1,5% d’ici fin 2025.

En France, le déficit public pour 2024 est plus élevé que prévu, atteignant 6,1% au lieu de 4,4%, ce qui pousse le gouvernement à envisager des réductions de dépenses de plusieurs milliards d’euros.

Au Royaume-Uni et en Suède, les banques centrales ont également baissé leurs taux directeurs pour faire face aux risques économiques et aux pressions inflationnistes.

En Chine, l’activité industrielle se stabilise légèrement, avec un indice PMI de 50,3, mais la reprise reste freinée par une faible demande intérieure et une dette locale élevée. Pour soutenir l'économie, le gouvernement chinois prévoit d’émettre 1400 milliards de dollars d’obligations.

L’indice parisien recule

Sur la semaine, le CAC 40 perd -0,95% et affiche désormais une performance de -2,71% depuis le début de l’année. Thales (+7,80%), Arcelormittal (+6,44%) et Publicis Groupe (+5,20%) affichent les meilleures performances de la semaine. A l’inverse, Crédit Agricole (-6,65%), Legrand (-6,48%) et BNP Paribas (-5,20%) affichent les moins bonnes performances.

Marchés des changes et des taux

L'euro se déprécie fortement face au dollar à 1,07 EUR/USD et le rendement de l’État français 10 ans diminue légèrement sur la semaine à 3,12%.

Achevé de rédiger le 12/11/2024