Première baisse des taux pour la BCE !
Sans surprise, la BCE a procédé à une baisse des taux directeurs de 0,25% pour établir le taux de dépôt à 3,75%, la première coupe depuis 2019, après avoir atteint les 4,0% pendant 9 mois (son niveau le plus haut depuis la création de l’euro en 1999).
En revanche, le discours de C. Lagarde reste très prudent sur la trajectoire future de la politique monétaire dans un contexte où les chiffres d’inflation dans les services et sur les salaires ont surpris à la hausse en Allemagne.
En effet, le communiqué de la BCE précise que les prochaines décisions seront très dépendantes des données économiques à venir.
Par ailleurs, la BCE a revu à la hausse les prévisions d’inflation et de croissance pour les prochaines années ; l’inflation globale devrait revenir de 5,4% en 2023 à 2,5% en 2024, 2,2% en 2025 (+20bps pour 2024 et 2025) et 1,9% en 2026.
Concernant la croissance économique, le PIB devrait croître de 0,9% en 2024 (+30bps en 2024), 1,5% en 2025 et 1,6% en 2026.
Malgré la prudence accrue du Conseil des gouverneurs, le scénario central reste deux baisses de taux additionnelles d’ici la fin de l’année 2024, soutenu par le fait que la politique monétaire soit encore plus restrictive aujourd’hui dans un contexte où l’inflation et les anticipations d’inflation sont en baisse, conduisant à des taux réels plus élevés (taux nominal corrigé de l’inflation).
Enfin, l’indice PMI manufacturier (mesurant la santé économique) de la zone euro du mois de mai ressort légèrement sous les estimations à 47,3 (vs estimation 47,4) après 45,7 en avril.
Choc politique en France
Les résultats des élections européennes se sont avérés plus importants que prévu et ont impacté les marchés financiers.
Après la victoire du Rassemblement National, représenté par Jordan Bardella avec 31,5% des voix, le président français Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale en France.
La convocation d’élections législatives anticipées en France fait bondir le risque politique en Europe et ouvre une période d’incertitude jusqu’au soir du 2ème tour, le 7 juillet prochain.
En conséquence, les actions européennes et notamment françaises accusent le coup ; la CAC 40 baisse de 1,35% ce lundi et l’Eurostoxx 50 recule de 0,79%.
En outre, les taux d’intérêt de l’Etat français à 10 ans sont en fortes hausses (OAT 10 ans en hausse de 13 bps), conduisant à un écartement de la différence des rendements avec le Bund allemand à 10 ans de 7 bps pour s’établir à 55bps (différence entre le taux français 10 ans à 3,225% et le taux allemand 10 ans à 2,675%).
Le CAC 40 sans direction claire
Le début de la phase d’assouplissement de politique monétaire de la BCE n’a pas eu d’effet majeur sur les marchés dans un contexte où la décision était déjà anticipée. L’indice parisien progresse de 0,11% sur la semaine et affiche une performance de +6,08% sur 2024.
Les valeurs de croissance enregistrent les plus fortes hausses sur la semaine avec STMicro (+9,38%), Edenred (+7,55%) et Capgemini (+5,20%) tandis qu’Orange (-6.20%), Société Générale (-5,00%) et Renault (-4,40%) sont en baisse.
Marchés des changes et des taux
Les risques politiques européens impactent l'euro à la baisse face au dollar à 1,074 EUR/USD et font grimper le rendement de l’Etat français 10 ans à 3,22% ce lundi.
Achevé de rédiger le 10/06/2024