Les dégâts des élections
Les élections européennes ont eu un impact significatif en France, tant sur le plan politique qu'économique.
Bien que les résultats aient montré un renforcement des partis d'extrême droite, ils n'ont pas remis en question la majorité pro-européenne au Parlement européen.
Cependant, la décision inattendue de dissolution de l'Assemblée Nationale par le président Macron, avec des élections anticipées prévues pour fin juin et début juillet, a surpris les marchés.
Cette situation a engendré une période d'incertitudes, augmentant les risques politiques et économiques pour la France.
Le spread entre les obligations d'État françaises (OAT) et allemandes (Bund) à 10 ans s'est notablement élargi, atteignant près de 80bp en ce début de semaine alors qu’il se situe autour de 50bp en temps normal.
Un élargissement similaire a été observé dans d'autres pays européens, entraînant une augmentation des taux d'intérêt, notamment pour les pays périphériques.
Ces événements ont également affecté les marchés européens, qui ont clôturé la semaine en baisse, enregistrant leur pire performance depuis octobre 2023.
Croissance et économie mondiale en révision
La Fed a maintenu ses taux directeurs inchangés à 5,25%-5,5% et prévoit une seule baisse de taux en 2024, tout en révisant légèrement à la hausse les prévisions d'inflation pour 2024 et 2025 au-dessus de la cible de 2%.
Cependant, la publication des chiffres d’inflation aux États-Unis inférieure aux attentes a rassuré les investisseurs.
En effet, le taux d’inflation américain en glissement annuel est ressorti à 3,3% en mai, contre 3,4% en avril, en dessous du consensus de 3,4%, tout comme le taux d’inflation core.
De son côté, la BCE pourrait attendre plusieurs réunions avant de baisser à nouveau les taux d'intérêt, avec une inflation en zone euro attendue à 2% l'année prochaine.
Par ailleurs, la Banque de France a abaissé ses prévisions de croissance, anticipant une baisse progressive de l'inflation sans récession et une reprise de l’économie plus nette en 2025 et 2026.
En parallèle, la BOJ a maintenu ses taux entre 0% et 0,1% et envisage de réduire le rachat des obligations japonaises.
Enfin, la Banque mondiale a révisé à la hausse ses prévisions de croissance mondiale pour 2024 à 2,6%, tout en augmentant ses prévisions pour les États-Unis à 2,5%.
Quant à la Chine, elle s'apprête à publier de nombreuses données économiques cette semaine, alors que les investisseurs cherchent des signes de reprise, en particulier dans le secteur immobilier en difficulté.
Pendant ce temps, l'Union Européenne suit les États-Unis en augmentant les taxes douanières sur les véhicules électriques produits en Chine, risquant ainsi des représailles de la part de Pékin.
Cette mesure fait suite à la décision de Joe Biden, en mai dernier, de relever les droits de douane sur les véhicules électriques de 25 à 100%.
Le CAC 40 perturbé
L’indice parisien, qui a terminé la semaine à 7503 points, a enregistré sa plus forte baisse hebdomadaire en plus de deux ans en effaçant tous les gains accumulés depuis le début de l’année.
Il a chuté de plus de 6% sur la semaine et affiche désormais une performance de 0.53% depuis le début de l’année. Toutes les valeurs terminent la semaine dans le rouge et les plus pénalisées sont Société Générale (-14,87%), Thales (-13,05%) et Edenred (-12,44%).
Marchés des changes et des taux
L'euro se déprécie face au dollar à 1,07 EUR/USD et le rendement de l’Etat français 10 ans est en progression sur la semaine à 3,20%.
Achevé de rédiger le 17/06/2024.