Études de santé : la situation en France
La réforme REES
En 2020, la réforme REES (Réforme de l’Entrée dans les Études de Santé) a modifié les conditions d’accès aux études de santé en France.
Deux parcours sont désormais possibles pour candidater aux cinq filières de santé (maïeutique, médecine, odontologie, pharmacie, kinésithérapie) :
- La LAS (Licence Accès Santé) : une licence « classique » (sciences, droit, lettres, etc.) complétée par une option santé. Elle permet de candidater aux études de santé tout en suivant un parcours disciplinaire principal hors santé.
- Le PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) : une première année axée sur les sciences de la santé, avec une « mineure » dans une autre discipline. C’est aujourd’hui le parcours le plus direct vers les formations en santé.
Quel bilan pour cette réforme ?
La réforme a permis un accès plus diversifié et inclusif, une meilleure orientation des étudiants et une réorientation facilitée en cas d’échec. Une hausse des effectifs a également été constatée : +11 % en 2e année des études de santé depuis la mise en place de la REES.
Dans son rapport de décembre 2024, la Cour des comptes dresse cependant un bilan mitigé de la réforme. Le nouveau système, articulé autour du PASS et des LAS, présente une organisation différente selon les universités. Les étudiants et les doyens soulignent un manque de clarté dans le nouveau dispositif. La Cour des comptes recommande, entre autres, d’abandonner les parcours PASS et LAS, au profit d’une voie d’accès unique aux études MMOP (maïeutique, médecine, odontologie et pharmacie).
Pourquoi les étudiants français optent pour des études médicales à l’étranger ?
Face à la complexité du fonctionnement d’accès aux études de santé, les étudiants français s’orientent parfois vers un cursus à l’étranger, et notamment en Europe.
Toujours selon le rapport de la Cour des comptes, à la rentrée 2022-2023, environ 10 % des étudiants n’ayant pas accédé aux formations MMOP poursuivaient des études de santé à l’étranger.
Ils ont principalement opté pour l’Espagne, la Roumanie, et la Belgique.
Un système français complexe
Malgré les réformes engagées pour moderniser l’accès aux études de santé, le système français peine à répondre aux besoins des étudiants. Ce constat expliquerait en grande partie leur mobilité vers l’étranger.
La capacité d’accueil insuffisante et le parcours très long sont les principaux éléments pointés du doigt par les étudiants.
Un parcours plus accessible en Europe pour les étudiants français
Dans plusieurs États européens, l’entrée en première année de médecine, de dentaire ou de kinésithérapie ne repose pas sur un concours. L’admission se fait sur dossier ou via un test d’entrée moins sélectif qu’en France.
Par ailleurs, certains cursus sont proposés en français, notamment en Roumanie. Dans d’autres pays, comme la Hongrie ou la Bulgarie, les universités médicales proposent des formations entièrement en anglais.
La qualité de l’enseignement est aussi mise en avant par les étudiants : classes à effectifs réduits, suivi individualisé ou encore pratique clinique parfois plus précoce, en comparaison au cursus français.

La possibilité d'exercer en France
La directive européenne 2005/36/CE garantit, sous conditions, la reconnaissance automatique des diplômes de santé obtenus dans un État membre de l’Union européenne. Cette perspective rassure de nombreux étudiants, qui envisagent leur parcours européen comme une alternative temporaire.
Quelles sont les formations médicales européennes choisies par les étudiants français ?
La Roumanie : destination privilégiée pour les études de médecine
Selon une estimation du Quotidien du médecin, en 2024, environ 5 000 étudiants français en médecine sont partis à l’étranger pour se former. Parmi eux, plus de 2 600 auraient choisi la Roumanie pour y suivre leurs études.
Les raisons de ce choix s’expliquent, entre autres, par :
- un accès direct après le baccalauréat, sans concours ;
- des cours dispensés en français depuis 2020.
L'Espagne : pôle d'attraction pour la formation en odontologie
En 2022, plus de 2 300 Français étaient inscrits dans une formation dentaire espagnole, soit un tiers des effectifs.
En 2023, 2 717 chirurgiens-dentistes ont été inscrits pour la première fois au Tableau de l’Ordre en France. Parmi eux, 40% avaient obtenu leur diplôme en Espagne.
Encore une fois, l’accès direct après le baccalauréat, sans concours, est un atout qui attire les étudiants français. Par ailleurs, l’Espagne dispose d’un nombre très important de facultés d’odontologie.
La Belgique : référence pour la formation en kinésithérapie
Près de 20% des kinés exerçant en France sont titulaires d’un diplôme étranger. La Belgique reste l’une des destinations les plus convoitées par les aspirants kinésithérapeutes français.
Le pays propose :
- une formation accessible directement après le bac, sans concours ;
- un enseignement reconnu et un encadrement rigoureux des élèves ;
- des frais de scolarité abordables.
Mais, face à l’afflux massif d’étudiants étranger, les autorités belges ont mis en place un quota. Depuis 2006, un taux limite de 30 % la proportion de non-résidents est appliqué dans les filières de santé les plus demandées, dont la kinésithérapie.
Le processus d’admission, sélectif, repose sur plusieurs critères : résultats académiques, évaluation des aptitudes physiques, entretiens et, parfois, un tirage au sort lorsque le nombre de dossiers dépasse les seuils.

L'alternative espagnole pour les études de kinésithérapie
Grâce à une formation en quatre ans, une section francophone et la présence de la plus grande université privée, l’Espagne attire un nombre croissant d’étudiants français en kinésithérapie.
Orthophonie, soins infirmiers : le choix de la mobilité
Pour les étudiants en soins infirmiers en France, certains font le choix de la mobilité internationale pour leurs stages. Face aux difficultés d'accès au programme Erasmus+ (seulement 128 IFSI signataires sur 337), beaucoup d'étudiants organisent eux-mêmes leur stage à l'étranger en créant des associations pour financer leur projet ou en s'appuyant sur des conventions spécifiques. Un contrat pédagogique préalable reste essentiel pour garantir la reconnaissance des acquis et la validation des ECTS au retour, afin d'éviter de devoir redoubler certaines unités d'enseignement.
Face à la sélectivité des écoles françaises d'orthophonie, de nombreux étudiants se tournent vers l'étranger où les modalités d'admission sont souvent plus accessibles : tirage au sort en Belgique, admission sur dossier en Espagne et concours plus abordable en Allemagne. Les formations varient selon les pays (3 ans en Belgique et Allemagne, 4 ans en Espagne, contre 5 ans en France), avec une orientation plus pratique à l'étranger où les stages commencent dès la première ou deuxième année.
Pour exercer en France après ces études, une demande d'équivalence est nécessaire et implique généralement des stages complémentaires déterminés par une commission régionale, le diplôme étranger n'étant pas directement reconnu.
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Se former en Europe représente une option pour des étudiants en santé français. Roumanie, Espagne, Belgique, certains de nos voisins européens offrent des parcours adaptés, accessibles et parfois plus souples. En tant qu’étudiant, la question de la reconnaissance du diplôme, du niveau de langue ou encore du coût global d’un cursus à l’étranger est toutefois à se poser.
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Études de santé en Europe - questions fréquentes
Pourquoi choisir de faire ses études de santé en Europe ?
En Europe, l’accès aux études de santé se fait généralement sur dossier, ce qui offre une alternative à la sélection stricte en France et permet de choisir sa spécialité plus facilement. D’autre part, les diplômes sont reconnus dans l’ensemble de l’Union européenne et les formations sont souvent dispensées en anglais ou en français.
Comment fonctionnent les études de santé en France ?
Les études de santé (médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique, kinésithérapie) commencent par une année sélective : le PASS ou la LAS. L’admission dans la filière souhaitée se fait sur concours ou sélection en fonction des résultats obtenus. La durée des études varie ensuite selon la spécialité, de 5 à 12 ans.