Exosquelettes : les bénéfices pour les patients et les soignants
Dans le domaine de la médecine physique et de la réadaptation, le recours à des exosquelettes de nouvelle génération apporte de nombreux bénéfices aux patients souffrant de déficiences des membres inférieurs et du tronc (maladies neuromusculaires, sclérose en plaques, victimes d’un AVC, accidentés de la route, etc.).
Verticaliser les patients pour plus de dynamisme et d’engagement
Utilisés en complément des thérapies conventionnelles, les exosquelettes permettent aux patients de retrouver une position verticale, d’être ainsi dynamisés et de marcher.
Plus précisément, en facilitant leurs mouvements articulaires et en accompagnant leurs gestes, ils permettent aux patients de se lever et de marcher, sans recours aux membres supérieurs, dans un schéma proche de celui de la physiologie humaine.
La prise en charge des patients avec des exosquelettes apporte de la variété dans la thérapie de rééducation/réadaptation. Les séances avec exosquelette renforcent la motivation des patients et leur engagement dans la rééducation.
Soignants, travailler avec les exosquelettes
« Cela nous permet de varier beaucoup notre prise en charge. Travailler avec l’exosquelette me permet de débuter précocement la rééducation à la marche, en complète sécurité et avec moins d’effort physique pour moi. »
Le témoignage de Rita Ferreira, masseur-kinésithérapeute à la Fondation Hopale de Berck-sur-Mer, souligne les avantages du recours aux exosquelettes du point de vue des soignants.
Les soignants en rééducation intégrant ces dispositifs technologiques de pointe à leur pratique quotidienne entrent dans un processus de recherche et d’innovation. Ils contribuent par leur travail à l’avancement des connaissances et des pratiques dans leur domaine.
Les modalités de déploiement des exosquelettes dans les centres de rééducation
En 2020, une vingtaine d’exosquelettes étaient disponibles dans différents établissements de santé répartis sur le territoire français. Leur nombre a progressivement augmenté pour monter, en novembre 2023, à 163 plateaux techniques d’assistance robotisée des membres inférieurs présents dans 110 établissements.
En décembre 2023, une instruction du gouvernement (p. 64) a fixé l’objectif de déploiement de deux exosquelettes par département, en confiant aux ARS le soin d’identifier les établissements éligibles avant le 31 janvier 2024 pour atteindre le maillage visé.
Pour être éligible, un établissement doit réunir les critères suivants :
- être autorisé à la mention « système nerveux » de l’activité de soins médicaux et de réadaptation » (ou à la mention « affections du système nerveux de l’activité de soins de suite et de réadaptation » pour les établissements qui ne sont pas encore autorisés dans le cadre du nouveau régime d’autorisation) ou la modalité « pédiatrie » ;
- être en capacité de procéder à l’acquisition de l’équipement dans les six premiers mois de l’année 2024 ;
- disposer d’un espace ou d’une pièce dédiée dans les conditions prévues dans l’annexe 5 de la note d’information n° DGOS/R4/2023/172 du 3 novembre 2023 ;
- disposer d’un projet médical en cohérence avec la mobilisation de ce type d’équipement ;
- disposer du personnel compétent, formé pour utiliser l’équipement et assurer la supervision du patient pendant son utilisation - ou formaliser le plan de formation des personnels non compétents.
Les établissements sélectionnés par les ARS seront éligibles dès 2024 au financement de plateaux techniques spécialisés, sous la forme d’un forfait tel que décrit à l’article L. 162-23-7 du Code de la santé publique.
Déployer les exosquelettes en ville
À terme, le déploiement des exosquelettes peut aussi être envisagé hors du cadre hospitalier et des centres spécialisés. La présence de ces plateaux techniques d’assistance robotisée au sein des cabinets et centres de rééducation libéraux doit permettre aux patients de continuer de progresser une fois qu’ils ont quitté les établissements de prise en charge.
La rééducation avec exosquelette pourrait ainsi se poursuivre sur un temps plus long en s’appuyant sur la plasticité du système nerveux et les capacités de récupération présentes encore un ou deux ans après l’accident.
Dans le même temps, la présence d'un exosquelette dans les cabinets médicaux et paramédicaux en ville contribuerait à faciliter et sécuriser la prise en charge de la rééducation des membres inférieurs, pour les soignants.
La MACSF soutient l’innovation
Dans le cadre de son soutien aux start-ups technologiques dans le domaine de la santé, la MACSF a participé au financement de Wandercraft. Créée en 2012, cette société pionnière est la seule à concevoir en France des exosquelettes de marche.
Depuis 2019, son exosquelette, est commercialisé et utilisé dans 30 centres de rééducation en France et à l’étranger. Il se caractérise par son équilibre automatique, ce qui implique que l'appareil peut supporter à la fois son propre poids et celui du patient. Cela réduit considérablement la charge de travail des rééducateurs lors des séances.
Une formation est prévue avec une partie théorique et une partie pratique en condition avec les patients. Une équipe spécialisée composée de kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens et enseignants en Activités Physiques Adaptées (APAs) est dédiée à soutenir chaque équipe de rééducateurs, tant sur le terrain qu’à distance.

Professionnels du secteur de la rééducation et réadaptation physiques, la MACSF vous accompagne face à l’évolution de votre métier et aux innovations apportées par les nouvelles technologies dans votre pratique.