Législatives : les marchés partiellement soulagés
Ponctué par un fort taux de participation (66,7%), le premier tour des élections législatives de ce dimanche a confirmé la tendance initiale en plaçant le Rassemblement National et ses alliés en tête (RN, 33% des voix), suivi par le Nouveau Front populaire (NFP, 28%) et enfin Ensemble (21%).
Alors que 81 députés sont déjà élus (dont 40 pour le RN, 32 pour le NFP, 4 pour Ensemble), ce premier tour a fait apparaître 300 triangulaires possibles, avant de potentiels désistements et a fait reculer l’hypothèse d’une majorité absolue d’extrême droite.
Le scénario favorisé est celui d’un parlement sans majorité claire qui réduit les risques extrêmes mais qui laisse la France dans une situation politique compliquée.
Bien que le report de voix entre les candidats reste la principale interrogation, les marchés ont accueilli ces résultats avec soulagement, sans toutefois annuler la prime sur le risque politique français qui s’était constituée après l’annonce de la dissolution de l’assemblée nationale.
Les marges de manœuvre du prochain gouvernement concernant l’application d’un programme économique restent plus que limitées et l’objectif d’une réduction du déficit de 20 milliards d’euros sur 2025 (promis par l’actuel gouvernement) ne paraît pas compatibles avec les programmes RN et NFP.
États-Unis : La désinflation se confirme
L'Australie et le Canada ont surpris avec des publications d'inflation plus élevées qu'attendues, entraînant une remontée des taux américains.
Néanmoins, aux États-Unis, la désinflation se confirme avec une inflation core proche de la cible de la Fed et des salaires convergeant vers 3-3,5% d’augmentation.
L’inflation core n’a augmenté que de 0.08% sur le mois de mai et a ralenti à 2.6% (contre 2.8%) en glissement annuel, se reprochant de la cible des 2%.
L’inflation des services ralentit également (à 3,4%) même si celle-ci elle reste trop élevée.
Bien que la consommation US montre quelques signes de faiblesse, le ralentissement plus fort de l’inflation sous-jacente a augmenté la probabilité que la Fed baisse ses taux après l’été.
La Chine ne rassure toujours pas
En Chine, l’activité économique ralentit de nouveau en juin.
L'indice PMI manufacturier Caixin, centré sur les petites entreprises privées est en légère hausse mais l'indice manufacturier reste en contraction.
La demande intérieure demeure toujours faible, et les mesures de soutien à la consommation apparaissent insuffisantes face à la crise immobilière.
Cette crise a durablement dégradé la confiance des consommateurs chinois et entretient la constitution d’une épargne de précaution.
L'endettement des autorités locales couplé à la faiblesse actuelle du yuan limite les marges de manœuvre du gouvernement et font craindre de ne pas atteindre la cible de croissance de 5% pour 2024.
Baisse du CAC40
L’indice parisien perd 1,96% sur la semaine et affiche une performance désormais négative à -0,85% depuis le début de l’année. Airbus (-13,68%), Eurofins (-11,74%) et L’Oreal (-6,94%) affichent les plus fortes baisses de la semaine. Seulement sept valeurs de l’indice finissent dans le vert cette semaine dont Kering (+5,75%), Sanofi (+2,65%) et Dassault Systèmes (+2,17%).
Marchés des changes et des taux
Sur la semaine, l'euro se renforce face au dollar à 1,0719 EUR/USD et le rendement de l’Etat français 10 ans monte à 3,35%.
Achevé de rédiger le 01/07/2024.