Les troubles musculosquelettiques (TMS) affectent de nombreux professionnels de la santé, en raison notamment de la manutention des malades. Quelles sont les actions de prévention à mettre en place pour prévenir l'apparition de ces troubles ?
TMS : quelle démarche de prévention peut être mise en place ? >
En pratique, quelles actions de prévention pour les professionnels de santé ? >
Pour aller plus loin >
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En préambule, il convient de rappeler que les activités susceptibles de provoquer des TMS doivent être identifiées : pour le secteur de la Santé, c’est la manutention des malades qui génère en très grande partie l’apparition des TMS.
Le Code du Travail, dans les articles R. 4541-1 et suivants précise la réglementation sur les manutentions manuelles.
Ces articles définissent les étapes suivantes :
La démarche de prévention proposée par l’INRS s’appuie sur 3 piliers fondamentaux :
L’INRS propose également une démarche d’intervention en 4 étapes pour prévenir l’apparition des TMS :
L’engagement de la Direction est un préalable incontournable.
La démarche de prévention des TMS commence par une implication de l’encadrement et par la participation de tous les acteurs.
Cette dynamique est nécessaire et indispensable pour faire adhérer l’ensemble des parties prenantes.
La direction pourra faire appel au CHSCT (Comité d’Hygiène et de Sécurité des Conditions de Travail), le service de santé au travail, à des personnels spécifiquement formés (kinésithérapeutes, ergonomes, …) et ne devra pas hésiter à s’associer les services de partenaires externes chaque fois que les ressources internes seront insuffisantes.
C’est une étape très importante de la démarche. La bonne connaissance des situations à risque et des facteurs contributifs générant le risque n’en rendra le plan de prévention que plus pertinent.
Plusieurs approches peuvent être retenues :
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La recherche de ces facteurs passe aussi par l’observation des professionnels en activité : mesure de la répétition des gestes, maintien prolongé des postures à risque, efforts excessifs, amplitudes articulaires extrêmes, chronologie des actes…
Dans la continuité de la compréhension des facteurs de risque, il conviendra de modifier les situations de travail pour apporter plus d’ergonomie, et ainsi réduire les contraintes.
Cela passe par la construction d’un plan de prévention, avec les professionnels impactés, dans une dynamique collective.
Ce plan de prévention s’appuiera :
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Cette étape doit être planifiée en même temps que les actions de prévention.
La mise en place d’indicateurs reste la règle. Ils doivent être pertinents par rapport aux objectifs fixés.
Les indicateurs concernant le suivi de l’état de santé des professionnels sont importants, mais ne seront pas suffisants pour mesurer l’atteinte des objectifs.
D’autres indicateurs en lien avec les sources d’exposition au risque compléteront ce suivi.
Et si on pratiquait à chaque prise de poste un réveil musculaire…
Nous l’avons tous fait… Souvenez-vous, ces exercices au début de chaque séance de sport à l’école-collège-lycée !!
Simple et rapide d’exécution, le réveil musculaire permet de se mettre en condition pour mieux commencer la journée.
Quelques minutes sont suffisantes : pas besoin d’équipement particulier, juste un espace pour exécuter des mouvements simples.
Ils favorisent l’oxygénation musculaire et l’élimination des toxines ; les étirements stimulent la circulation sanguine et l’énergie, et permettent de conserver une bonne souplesse des articulations.
Tous ces mouvements permettent également de faire disparaître les douleurs que l’on peut ressentir le matin au réveil à partir d’un certain âge…
Enfin, ce réveil musculaire permet aussi d’améliorer les performances intellectuelles, favorise la relaxation et la concentration, et permet ainsi de mieux maîtriser son stress…
Les managers ont un rôle primordial sur cet axe de la prévention : définir les bons effectifs pour la charge de travail évaluée.
Cette évaluation, qui peut se révéler difficile, doit être réalisée en tenant compte de la population soignée, c’est-à-dire du niveau de dépendance des patients accueillis au sein de l’unité de soins.
Mais ce calcul est fait pour une charge de travail habituelle ; il convient d’être particulièrement vigilant sur la détection des cas particuliers, c’est-à-dire sur les surcharges de travail ponctuelles, mais régulières. Il conviendra alors de décider de mobiliser des renforts en effectifs.
D’où l’importance des outils calculant en routine les charges de travail d’une unité de soins.
Mais ils sont trop peu présents dans les établissements de santé…
Ce point n’est malheureusement pas suffisamment pris en compte…
Ce sont les équipements mis à disposition des soignants pour les aider à mieux mobiliser les malades/résidents.
Ils permettent de ménager les organismes et notamment l’appareil locomoteur.
La liste est longue, mais on peut citer sans être exhaustif :
Chaque fois qu’un professionnel de santé est confronté à un contexte exposant potentiellement à un risque de TMS, il est primordial qu’il puisse demander un conseil à un personne ressource ou un expert sur le sujet.
C’est pour cela que certains établissements de santé ont favorisé la présence des préventeurs.
Un préventeur est une personne qui maîtrise le sujet et qui peut apporter des conseils, des explications sur les mesures de prévention à mettre en place face à une situation à risque.
Ces mêmes experts peuvent organiser des séances de formation sur site, dans le contexte professionnel du soignant, avec les matériels de manutention mis à leur disposition dans la dynamique de prévention initiée par l’établissement.
Ce groupe d’experts locaux est joignable via une adresse électronique communiquée à l’ensemble des soignants de la structure, et ces experts sont ainsi sollicités chaque fois que nécessaire.
Ces mêmes experts travaillent en relation étroite avec le médecin du travail et sont représentés au sein du CHSCT ou CSE pour relayer les problématiques rencontrées et ainsi orienter une politique institutionnelle de prévention.
Ces experts peuvent être des ergonomes, ou des professionnels de santé intéressés par la thématique et qui ont suivi des formations spécifiques.
Ce que l’on peut retenir
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