Ségur de la santé: rémunération, carrière...que retenir?

Le maître-mot du Ségur de la santé : renforcer les équipes

Cette nouvelle série de mesures vient compléter les 8,1 milliards dédiés à l’augmentation des salaires des professionnels de santé et à l’embauche de 15 000 soignants pour l’hôpital. Elle met l’accent sur le recrutement et la formation du personnel, actant notamment l’arrêt de la pratique de l’intérim médical à l’hôpital.

Le gouvernement prévoit aussi :

• la création, dès 2020, de 2 000 places dans les instituts de formation en soins infirmiers, puis 3 000 en 2022 et 5 000 en 2024 ;
• dans les cursus de formation au métier d’aide-soignant, les places seront doublées d’ici à 2025 ;
• globalement, pour améliorer l’encadrement des étudiants en santé, 250 postes d’enseignants universitaires seront créés d’ici à 5 ans.

Une réflexion va être conduite pour définir une nouvelle profession intermédiaire hospitalière venant renforcer la structure actuelle des équipes. Le gouvernement veut également encourager l’exercice mixte à l’hôpital et en ville, pour permettre à davantage de médecins de rejoindre les services hospitaliers.

Une mesure forte du Ségur de la santé : améliorer le quotidien des soignants

L’un des grands axes du Ségur de la santé vise à réorganiser le système de soins pour permettre aux soignants de se consacrer davantage aux patients. Pour cela, l’accord entend simplifier différentes procédures (administratives, certification, reporting, etc.) pour libérer du temps pour les professionnels de santé.

Un groupe de travail va être mis en place. Il se penchera sur la réforme des principes de la commande publique avec pour objectif de les clarifier et les adapter aux besoins des établissements en tenant compte des spécificités de l’activité hospitalière.

Nouveau dispositif acté par le Ségur de la santé : renforcer l’autonomie des établissements

Afin de gagner en autonomie, les établissements de santé pourront compter :

• Sur une enveloppe de 50 millions d’euros qui doit permettre de créer 4 000 lits « à la demande » ouverts par les hôpitaux en fonction des pics saisonniers ou épidémiques ;
• S’ajoutent à cela 2,5 milliards d’euros consacrés dans les 5 prochaines années à la mise en place de « projets hospitaliers prioritaires ».

L’accord entend aussi favoriser la gouvernance au sein des hôpitaux qui gagnent en indépendance du point de vue de la gestion de leur personnel. Les discussions et décisions portant sur l’aménagement du temps de travail des soignants peuvent désormais se tenir au niveau local.

Ségur de la Santé : moderniser hôpitaux et EHPAD

Le plan présenté prévoit d’accélérer la transition écologique à l’hôpital et dans tous les établissements médico-sociaux. Cette rénovation porte sur l’amélioration énergétique et l’accessibilité de ces établissements :

• Un quart des places dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes doivent être réhabilitées grâce à un apport de 2,1 milliards d’euros sur 5 ans ;
• Aux 13 milliards d’euros alloués à la reprise de la dette hospitalière vient également s’ajouter 1,4 milliard d’euros sur 3 ans pour s’attaquer au retard numérique de l’hôpital dans le domaine de la santé.

Ces mesures marquent un vrai changement après des années de restrictions budgétaires. Elles ont reçu un accueil plutôt favorable de la part des représentants des différentes professions médicales qui attendent désormais de voir la manière dont elles seront mises en œuvre.