Une consultation interrompue par un appel téléphonique
La situation
L'analyse de la situation
Isabelle a été prudente de proposer à son interlocutrice de la recevoir en face à face pour qu’elles puissent évoquer ensemble la situation de son mari, à savoir la découverte d’un méningiome à l’imagerie lors d’un bilan à l’hôpital pour vertiges et faiblesses des membres.
Mais elle en a déjà un peu trop dit devant le patient présent en consultation. Elle a révélé :
- le nom de l’appelante, qui est vraisemblablement le même que celui de son mari ;
- le nom sous lequel l’hôpital le plus proche est connu de tous les habitants de la ville ;
- la nature de l’examen réalisé ;
- la pathologie dont le patient est atteint ;
- le fait que l’épouse du patient habite "juste à côté", ce qui donne des indications sur le quartier dans lequel il vit.
Malgré la brièveté de l’échange téléphonique, Isabelle a involontairement fourni à un tiers, présent en consultation, des informations couvertes par le secret médical et des éléments qui permettent d’identifier le patient.
Les conseils de la MACSF
- Évitez de prendre directement un appel pendant une consultation. Il est préférable de rappeler la personne entre deux patients, ce qui permet d’évoquer plus librement sa situation et l’objet de son appel.
- Si vous n’avez pas le choix, essayez de tenir des propos les plus neutres possibles. Par exemple, Isabelle aurait pu dire : "Bonjour. Ah, vous avez les résultats de l’examen de votre mari ? Non, l’hôpital ne me les a pas encore transmis, c’est un peu tôt… Ah. Oui… Tout à fait, ça pourrait expliquer ses symptômes. Écoutez, je suis en consultation, là, je vous propose de passer au cabinet ce soir en rentrant de l’hôpital, je vous verrai entre deux patients. On fait comme ça ? Très bien, à tout à l’heure". Ainsi, aucun élément couvert par le secret médical n’aurait été évoqué.
"Les petites entorses au secret médical"
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