Un état des lieux, puis l'élaboration d'une charte
Un état des lieux des pratiques d’accueil des accompagnants en service d’urgence a été réalisé auprès de l’ensemble des services d’accueil d’urgence (SAU) adultes polyvalents et pédiatriques de l’AP-HP. L’objectif était de formaliser des recommandations de bonnes pratiques, écrites et harmonisées.
L’AP-HP précise "qu’il ne s’agit pas d’imposer un modèle unique. Il s’agit au contraire d’encourager un espace de discussion pluriprofessionnel permettant à chaque site d’identifier les meilleures manières d’intégrer les accompagnants aux parcours des patients aux urgences, en prenant en compte ses capacités architecturales, les variations des flux de patients accueillis et les impératifs liés aux soins et à la lutte contre toute forme de violence commise à l’encontre des professionnels".
Le projet a été rédigé par la direction de la stratégie et de la transformation (DST).
Une charte de bonnes pratiques a ainsi été présentée aux instances de l’AP-HP et signée en mars 2025 par Nicolas Revel, Directeur Général et par le Pr Rémi SALOMON, Président de la Commission Médicale d’établissement.
Définition de la notion d'accompagnant
L’accompagnant est la personne qui accompagne le patient se présentant à l’accueil du service d’urgence. Ce peut être :
- la personne qui exerce l’autorité parentale,
- un membre de la famille,
- un ami,
- un voisin,
- un collègue de travail, etc.
L’accompagnant n’est donc pas nécessairement la personne à prévenir, la personne de confiance ou l’aidant du patient en cas de perte d’autonomie du fait de l’âge, la maladie ou du handicap.
La charte rappelle la nécessité de recueillir l’acceptation, tacite ou expresse, du patient majeur s’agissant de la présence de cet accompagnant s’il est en capacité de s’exprimer.
Définition du rôle de l'accompagnant
L’AP-HP s’engage à reconnaître la place des accompagnants de tout patient se présentant à l’accueil d’un service d’urgence, dans le respect des impératifs liés aux soins.
- Sa présence "ne doit jamais perturber ni la prise en charge des autres patients ni les missions de l'ensemble des équipes du service". À défaut, il pourra être invité à quitter le service.
- Il ne peut pas délivrer de traitement médicamenteux personnel au patient (le traitement du patient en cours au moment de l’arrivée aux urgences). Il peut en revanche renseigner les équipes soignantes quant aux antécédents ou aux suspicions d’allergies médicamenteuses du patient qu’il accompagne.
Des engagements sur l'accueil de l'accompagnant dans le Service d'Accueil d'Urgence (SAU)
Une intégration facilitée
Chaque service d’urgence doit identifier les meilleures manières d’intégrer les accompagnants au parcours des patients dans le service. La charte prévoit une réévaluation périodique par l’encadrement du SAU, en prenant en considération la satisfaction des équipes.
Une information des représentants des usagers et des directions en charge de la qualité est également prévue.
Une présence d'accompagnant recommandée pour les patients à besoins spécifiques
La charte recommande particulièrement la présence d’accompagnants pour les patients présentant des besoins spécifiques. Sont ainsi visés :
- les patients mineurs,
- les patients en soins palliatifs ou en fin de vie,
- ceux qui ne sont pas à l’aise avec l‘usage du français,
- les patients en situation de handicap,
- les patients présentant des troubles des fonctions cognitives et/ou en perte d’autonomie,
- les patients accompagnés par un ou plusieurs mineurs,
- ceux souffrant de troubles psychiatriques.
Particularité des SAU pédiatriques
S’agissant des SAU pédiatriques, il est rappelé que les accompagnants sont présents de droit pour accompagner les enfants, y compris lors des soins.
Leur présence pourra toutefois être limitée selon le flux et les espaces disponibles. Le seul motif de refus de leur présence est lié à la sécurité des soins.
Les conditions d'accueil des accompagnants
La charte précise que "les organisations sont définies en équipe au regard des contraintes architecturales propres à chaque service". Elles peuvent être adaptées à la fréquentation du service d’urgence.
Ces modalités, ainsi que le nombre maximum d'accompagnants par patient, doivent être affichés de façon visible à l'accueil du service.
Le service d’urgence doit également s’assurer que les conditions d'attente sont bonnes et équivalentes à celles des patients.
L’accès à un point d'eau et aux sanitaires doit également être signalé.
Il appartient désormais à chaque site de définir, de formaliser et de communiquer d’ici l’été 2026 sur la politique qu’il aura retenue. La Direction de la Stratégie et de la Transformation poursuivra l’accompagnement de chaque SAU en fonction de ses besoins.
L’objectif global est de "poursuivre une démarche d’amélioration de la qualité relationnelle avec les patients accueillis, et d’humanisation de l’attente aux urgences".