Retraite progressive : qui peut en bénéficier ?
Le décret n°2025-681 du 15 juillet 2025 fixe l’âge d’ouverture du droit à la retraite progressive à 60 ans pour tous les professionnels, quelle que soit leur année de naissance. Jusqu’alors, seules les personnes nées avant le 1er septembre 1961 pouvaient la demander à cet âge.
Cette avancée législative autorise donc un arrêt échelonné de l’activité professionnelle. Bien que cette perspective puisse paraître lointaine pour de nombreux professionnels, il convient d'anticiper dès à présent son fonctionnement et ses possibles répercussions financières.
Pendant cette fin de carrière transitoire, vous travaillez à un rythme réduit tout en percevant une partie de vos retraites de base et complémentaires. Vous continuez aussi à cotiser jusqu’à la cessation définitive de votre activité.
Votre retraite finale sera alors recalculée en tenant compte de ce cumul temporaire.
Plusieurs critères doivent néanmoins être réunis pour accéder au dispositif de retraite progressive :
- être âgé d’au moins 60 ans au moment de la demande ;
- avoir validé 150 trimestres (auprès d’une ou plusieurs caisses de retraite de base) ;
- exercer une activité salariée ou non salariée à temps partiel (ou à temps réduit par rapport à la durée légale) comprise entre 40% et 80% d’un temps complet.*
En outre, une demande doit être faite à l’employeur, dont l’accord est indispensable.
*Concernant les travailleurs non salariés, et de manière générale ceux qui n'ont pas de durée d'activité définie, on se basera sur la diminution de la rémunération.
Pour les professionnels libéraux, seuls les auxiliaires médicaux affiliés à la CARPIMKO et les vétérinaires affiliés à la CARPV peuvent actuellement en bénéficier.
Une seule demande pour toutes les caisses de retraite
Vous avez la possibilité de faire votre demande de retraite progressive sur le site Info Retraite. Ce service en ligne permet de faire une seule demande quel que soit le nombre de caisses de retraite auprès desquelles vous avez des droits.
Anticiper la baisse de vos revenus
Bien que la retraite progressive dès 60 ans facilite la transition vers la retraite complète, elle se traduit souvent par une baisse de revenus significative.
Une pension de retraite versée partiellement
L’admission au dispositif entraîne un calcul provisoire de la pension versée, dont le montant dépend des droits au moment de la demande. Concrètement, vous percevez une fraction de votre pension (proportionnelle à votre taux d'activité) qui vient compléter votre revenu d’activité à temps partiel ou temps réduit. À titre d’exemple, un temps partiel à 70% signifie que vous avez droit à 30% du montant de votre retraite provisoire de l’Assurance retraite et des autres régimes dont vous dépendez. Le service Mon compte retraite met à disposition un simulateur permettant d’évaluer ce montant.
Une diminution mécanique de vos revenus
Réduire son activité professionnelle tout en commençant à percevoir une partie de sa retraite implique que ni le salaire, ni la pension, ne sont versés à leur taux plein. Lorsqu’ils en ont les capacités financières, les bénéficiaires du dispositif ont la possibilité de surcotiser, c’est-à-dire de cotiser sur la base d’un salaire à temps complet afin d’augmenter leur future pension. Mais là encore, cela se traduit par une baisse du revenu disponible, car le montant prélevé sur le salaire au titre des cotisations est supérieur à celui d’un temps partiel classique.
Préparer votre retraite progressive : quelle stratégie ?
La retraite progressive dès 60 ans occasionnant une probable baisse de revenus, il convient de mettre en place dès maintenant une stratégie d’épargne complémentaire, pleinement en phase avec votre situation et vos projets.
Conseil n°1 : opter pour des produits d’épargne adaptés
Des solutions existent pour compenser la baisse du niveau de vie qui accompagne la retraite, progressive comme définitive, de manière à lisser les revenus perçus le moment venu et à sécuriser cette étape cruciale de la fin de carrière. C’est le cas du PER ou de l’assurance vie, deux leviers essentiels pour négocier au mieux la transition entre activité et retraite :
- le PER (Plan d’épargne retraite), à l’image du RES Retraite de la MACSF (1), est spécialement pensé pour que vous prépariez votre retraite dès le début de votre vie professionnelle ou au cours de celle-ci, en alimentant librement votre contrat ;
- l’assurance vie, à l’image du RES Multisupport de la MACSF (2), offre un cadre fiscal avantageux et répond à différents objectifs : la préparation de la retraite, mais aussi le financement de futurs projets et la transmission de votre patrimoine.
| Produit d’épargne | Avantages | Inconvénients |
| PER |
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| Assurance vie |
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Pour aller plus loin : 8 différences entre l’assurance vie et le PER >
Conseil n°2 : comparer attentivement les modes de sortie de vos contrats
Le plan d’épargne retraite et l’assurance vie ont en commun de permettre deux modes de sorties :
- soit en rente, c’est-à-dire avec une somme versée périodiquement (mensuellement, le plus souvent) ;
- soit en capital, avec la récupération de l’épargne sous la forme d’un versement (unique ou fractionné).
Bon à savoir
Avec un PER, vous pouvez aussi opter pour :
- un mix entre rentre et capital
- Le RES Retraite(1), le PER de la MACSF, propose aussi la possibilité d’une sortie en capital fractionné >
Chaque option présente des avantages qu’il convient de comparer au regard de vos projets de retraite et de vos attentes pour cette étape majeure de votre vie.
| CONTRAT | Mode de sortie | Pendant retraite progressive | A l’occasion de la retraite définitive | Fiscalité à la sortie |
| PER | Rente | Rente possible en complément du temps partiel | Rente à vie versée chaque mois | Rente imposée comme une pension de retraite classique, avec abattement de 10% sur l’impôt. Prélèvements sociaux de 17,2% sur une partie de la rente et fiscalité applicable, que si les versements ont été déduit à l'entrée |
| PER | Capital | Retrait partiel ou fractionné (en une ou plusieurs fois), mais fiscalité appliquée à chaque retrait | Capital total ou fractionné possible | Sur versements déduits des impôts : Sur versements non déduits : exonération des versements, gains taxés à 30% au titre du Prélèvement forfaitaire unique (PFU). |
| Assurance vie | Rente | Rarement utilisé, car fiscalité moins avantageuse hors retraite complète | Rente à vie, versements réguliers | Imposition selon l’âge (30% ou 70% de la rente imposable) + prélèvements sociaux à 17,2%. |
| Assurance vie | Capital | Retraits libres à tout moment | Retrait total ou partiel du capital, libre ou fractionné. - Possibilité de sortie mixte rente + capital | Avant 8 ans de contrat : PFU de 30% Après 8 ans : abattement annuel puis PFU réduit (7,5% sur les gains jusqu’à un certain seuil, sinon 12,8%) + prélèvements sociaux à 17,2% |
Pour aller plus loin : Fiscalité et PER : ce qu’il faut savoir >
Conseil n°3 : simuler les différents scénarios possibles
Si le PER et l’assurance vie sont incontournables dans la préparation d’une retraite progressive et/ou définitive, une stratégie d’épargne demeure néanmoins individuelle et s’adapte à la situation de chacun : carrière, professions, revenus, choix de vie, etc.
À ce titre, il est recommandé de comparer divers scénarios de manière à trouver la meilleure option.
Dans la préparation de votre après-carrière, n’hésitez pas à simuler les différentes stratégies que vous envisagez et à les réajuster au besoin en agissant sur plusieurs variables, telles que :
- le rachat de trimestres ;
- le taux d’activité à temps partiel (40%, 50%, etc.), qui peut aussi évoluer pendant la période de transition ;
- l’âge de départ en retraite progressive, possible après 60 ans ;
- etc.
Toutes ces simulations demandent du temps ; il est donc préférable de débuter sans attendre l’approche de la retraite.
La retraite progressive est tout particulièrement adaptée aux professionnels de santé qui souhaitent opter pour une cessation très graduelle de leur activité professionnelle et une transition souple jusqu’au terme de celle-ci. Experte de la transition retraite, la MACSF aide ses sociétaires à trouver la meilleure solution pour préparer leur fin de carrière, en tenant compte des enjeux réglementaires, mais également des réformes et arbitrages politiques susceptibles de les faire évoluer.
Vous souhaitez ajuster votre stratégie d’épargne en vue de la retraite ?
Vous pouvez réaliser un bilan de votre situation et de vos besoins avec l'un de nos conseillers, afin d'envisager les solutions les plus adaptées à vos projets.
Questions fréquentes :
Il est désormais possible de partir en retraite progressive à partir de 60 ans, à condition d'avoir validé au moins 150 trimestres de cotisation et d'exercer une activité à temps partiel entre 40% et 80%. Ce dispositif, généralisé depuis le 1er septembre 2025, nécessite toutefois l'accord de l'employeur pour sa mise en œuvre. Pour les non salariés et de manière générale, pour les personnes non assujetti à une durée d'activité, on raisonnera plutôt en termes de diminution de la rémunération. Pour les libéraux médicaux, à ce jour, seuls les auxiliaires médicaux à la CARPIMKO et les vétérinaires à la CARPV sont éligibles.
Il n’y a pas d’âge limite pour demander une retraite progressive. Le dispositif est accessible à tout âge dès 60 ans, sous réserve de remplir les conditions de durée de cotisation et d’activité à temps partiel. La demande peut donc être faite à tout moment à partir de l’ouverture du droit, sans plafond d’âge maximal.
Les principaux pièges de la retraite progressive sont d’une part l’obligation d’obtenir l’accord de l’employeur pour en bénéficier (qui peut s’y refuser) et d’autre part une baisse des revenus. En effet, réduire son activité tout en commençant à percevoir une partie de sa retraite signifie que ni le salaire, ni la pension, ne sont versés intégralement.
Pour bénéficier de la retraite progressive à partir de 60 ans, et ainsi percevoir une partie de sa pension tout en continuant à travailler à temps réduit, quatre critères doivent être réunis : avoir au moins 60 ans, justifier de 150 trimestres cotisés tous régimes confondus, exercer une activité à temps partiel représentant entre 40% et 80% d’un temps plein, et enfin obtenir l’accord de son employeur.

